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22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 08:30

    Les naufragés IF Lafon, février 2009. 


 1761. Un bateau. Un naufrage. Une île hors des voies de navigation dans l'océan Indien.

Des Blancs, marins, et des Noirs, esclaves. La survie.

Un radeau, petit, trop petit. Des naufragés sauvés, d'autres abandonnés.

La promesse d'un retour.

Les tentatives désespérées pour affréter un bateau de secours. Un délai de 15 années.


Grand Prix Palatine du roman historique 2009. Prix Relay 2009 du roman d'évasion.


Un drame humain basé sur des faits réels. Une histoire bouleversante. A lire pour cette histoire méconnue, incroyable et saisissante et pour les recherches de Max Guérout. A lire pour le courage de ces naufragés et leur ingéniosité face à leurs conditions de survie.

Je n'aime malheureusement pas le style d'Irène Frain, très délayé. Comme dans Devi (1), la frontière entre réalité et roman est floue. Et la part la plus intéressante de l'histoire, l'organisation de la survie des naufragés, pendant 15 longues années, est peu traitée, sauf en postface. Là, c'est passionnant!


Extraits:

Dans les papiers de l'écrivain, cette fois, aucun nom. Rien qu'un chiffre global: 88. Sur les cent soixante esclaves qui s'étaient enfermés dans la cale de l'Utile, un peu plus de la moitié s'en sont sortis. Hommes, femmes, enfants, on ne saura jamais. On n'a pas voulu.

On n'a peut-être jamais su. Face à l'horreur, si souvent, la raison, la mémoire se paralysent.

(     )

Il a expédié là-bas un nouveau bateau qui , tout aussi facilement que les autres, a retrouvé la route de l'île. Et revu, comme les quatre précédents, l'increvable carcasse de l'Utile, l'ancre fichée dans le corail, le fortin, le panache de fumée, enfin la troupe de Noirs qui, encore plus désespérément qu'avant, s'agitaient au bout de la langue de sable. Mais lui non plus, il n'a pas réussi à aborder.

(     )

Ou alors, elles expliquaient comment, quinze ans durant, elles avaient réussi à maintenir en vie la flamme que Castellan leur avait laissée. Leur foyer, déclarèrent-elles se tenait au fond du petit fortin ovale, sous un trépied lui aussi récupéré dans l'épave. Ce feu qu'elles avaient réussi à sauver pendant les pires cyclones, au prix de sacrifices qu'on imaginait effroyables, elles l'avaient laissé derrière elles. Elles répétaient souvent: "Il doit être éteint maintenant." Et elles ne se le pardonnaient pas.

 

(1) L'histoire réelle d'une jeune Indienne qui, pour se venger des sévices et humiliations encourus, devint la reine des bandits, terrorisant une région.

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17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 16:25


mort de rire A  Les Français? Cartésiens? Logiques?


  • Pourquoi un bruit transpire-t-il avant d'avoir couru?
  • Remerciez votre employé si vous n'êtes pas content de ses services.
  • Un locataire et son propriétaire louent tous les deux le même appartement.
  • On parle des 4 coins de la terre: elle est ronde...
  • Pourquoi lorsque vous ne partagez pas l'avis de votre interlocuteur,
  •          les avis sont-ils partagés?
  • Un embarras de voitures = il y en a trop; 
  •          un embarras d'argent = il n'y en a pas assez.
  • Un homme meurt, il s'éteint. Il est mort, on l'appelle: "feu ..."

 

 

 

 

source: internet

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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 17:29

homme lit hébreu

 

 

 

 

 

 

 

  Les liaisons ou enchaînements

  sont un réel casse-tête:

  la meilleure façon d'apprendre ... 

  c'est de parler!       

 

 

 

 

 

 

 

 mal tete chien1.      Enchaînement vocalique

Un mot finit par une voyelle , le suivant commence par une voyelle ; on passe de l'une à l'autre sans interruption.

Pas de limite au nombre d’enchaînements.

L’associéaccepte ; l’associé(e)accepte ; Les associé(s)acceptent  ; Votre associéétudie le projet ? ; Tua(s)euune idée brillante ; Un vent violent aabîméun bâtimen(t)en construction.

 

  mal de tete dessin 2.     Enchaînement consonantique

Un mot finit par une consonne prononcée, le suivant commence par une voyelle ; on forme une seule syllabe.                                                Pas de limite au nombre d’enchaînements.

La terr(e)est mouillée ; Il ser(t)un café ; Le murest mouillé ; J’accept(e)immédiatement ;   Ce livr(e)est passionnant ; Jeann(e)entr(e)avecun(e)amie  ;  Achèt(e)une cafetièr(e)électriq(ue)au supermarché.

 mal tete bébé           3.     Liaison

Un mot finit par une consonne muette, le suivant commence par une voyelle ; on prononce la consonne muette avec la voyelle .

Ex : Ils arrivent  = il Zarrivent (mais : ils partent)

 

     3.A       Liaison obligatoire

  •  Mots composés, groupes figés : Les Etats-Unis = Lé ZEta(t) ZUnis ; De plus en plus = de plu Zen plus
  • Avant le nom, entre prépositions, déterminants, adjectifs, et noms :  Chez Alice = ché ZAlice ; Des idées = dé Zidées ; D’autres idées = d'autre Zidées ; chez un excellent copain = che Zun Nexcellent copain
  • Adverbes courts (1 syllabe), adjectifs : Très intéressant = trè Zintéressant
  • Avant le verbe, entre pronoms, subordonnants et verbes : Ils arrivent = il Zarrivent ;  Il est très apprécié = i Lest trè Zapprécié.
  • Pronom inversé et verbe : Prends-en = pren(d) Zen ; Arrivent-ils = arriv(en) Tils??     
  • Après « être » ou « avoir » à la 3ème personne : Elle est amusante = el Lest Tamusante ; Ils sont heureux = ils son T(h)eureux Quand ils en étaient contents = Quan Til Zen Nétaient contents ; Ils ont accepté = il Zon Taccepté ; Ils sont entrés = ils son Tentrés ; C’est un ami = C'est Tun Nami ; C’est intéressant = c'est Tintéressant

 

     3.B.     Liaison interdite

  •  Entre groupes différents : Le temps est beau; Louis et Paul ( pour ne pas dire: Louis est Paul!) ; L’un ou l’autre

        A l’intérieur d’un groupe,

  • après un nom : du chocolat amer
  • après un verbe ordinaire : Je bois un peu d’eau ; Il prend un parapluie
  • après verbe- pronom : Va - t’on accepter ? ; Prends-en assez
  • après « et », « selon », « sinon » : Mon frère et  une amie (pour ne pas dire: mon frère est une amie!) ; Selon  un spécialiste
  • après adverbes longs et interrogatifs : Vraiment  intéressant; Quand  irez-vous à Paris ?
  • avant un « H aspiré », il faut alors un enchaînement vocalique : Le(s H)alles ; de(s h)éros (pour ne pas dire: des zéros!) ;   En (h)aut 

    

    3.C.     Liaison facultative

        Style familier: pas de liaison, un enchaînement.

       Style plus soutenu : liaison. Ces liaisons tombent peu à peu en désuétude.

Vous ave(z) obtenu. Vou Zave Zobtenu. Eu(x) aussi. Eu Zaussi. Deu(x) ou trois. Deu Zou trois. Pa(s) avant. Pas Zavant.

Ils devienn(ent) indiscrets. Ils deviennen Tindiscrets. Elles on(t) attendu. Elle Zon Tattendu.

Il jonglai(t) en parlant. Il jonglai Ten parlant. Je sui(s) étranger. Je sui Zétranger.

Ils son(t) arrivés. Ils son Tarrivés. Pa(s) encore. Pa Zencore. Vou(s) aussi. Vou Zaussi.

 

mal tete femme 

 

  « J’ai pris ma vie en haine et ma flamme en horreur ». 

     Racine (1639-1699.) Phèdre.(acte I, scène 3)

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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 00:00

Camus – Extrait  de Noces à Tipasa – Algérie – (Essais - 1936-37)

 

 

Je comprends ici ce qu’on appelle gloire : le droit d’aimer sans mesure. Il n’y a qu’un seul amour dans ce monde. Etreindre un corps de femme, c’est aussi retenir contre soi cette joie étrange qui descend du ciel  vers la mer. Tout à l’heure, quand je me jetterai dans les absinthes pour me faire entrer leur parfum dans le corps, j’aurai conscience, contre tous les préjugés, d’accomplir une vérité qui est celle du soleil et sera aussi celle de ma mort. Dans un sens, c’est bien ma vie que je joue ici, une vie à goût de pierre chaude, pleine de soupirs de la mer et des cigales qui commencent à chanter maintenant. La brise est fraîche et le ciel est bleu. J’aime cette vie avec abandon et veux en parler  avec liberté : elle me donne l’orgueil de ma condition d’homme. Pourtant, on me l’a souvent dit : il n’y a pas de quoi être fier. Si, il y a de quoi : ce soleil, cette mer, mon cœur bondissant de jeunesse, mon corps au goût de sel et l’immense décor où la tendresse et la gloire se rencontrent dans le jaune et le bleu. C’est à conquérir cela qu’il me faut appliquer ma force et mes ressources. Tout ici me laisse intact, je n’abandonne rien de moi-même, je ne revêts aucun masque ; il me suffit d’apprendre patiemment la difficile science de vivre qui vaut bien tous leurs savoir-vivre.

 

Un peu avant midi, nous revenions par les ruines vers un petit café au bord du port…..

 

Jamais je ne restais plus d’une journée à Tipasa. Il vient toujours un moment où l’on a trop vu un paysage, de même qu’il faut longtemps avant  qu’on l’ait assez vu. Les montages, le ciel, la mer sont comme des visages dont on découvre l’aridité ou la splendeur, à force de regarder au lieu de voir. Mais tout visage, pour être éloquent, doit subir un certain renouvellement.

 

Et l’on se plaint d’être trop rapidement lassé

quand  il faudrait admirer

que le monde nous paraisse nouveau

pour avoir été seulement  oublié. 

… 

 

A la rencontre de Camus.

La chute. Albert Camus  

 

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4 juin 2010 5 04 /06 /juin /2010 22:50



  Idéfix tock Ils sont fous , ces Français !


  • Vous faites comment pour dormir sur vos deux oreilles???
  • On passe des nuits blanches lorsqu'on a les idées noires.
  • Si vous voulez avoir de l'argent devant vous, il faut en mettre de côté!
  • Le coup de grâce = le coup qui tue.
  • Les meilleurs crus donnent les meilleures cuites.
  • Ruiné? Vous êtes dans de beaux draps! 
  • On lave une injure mais on essuie un affront.

 

 

 

source: internet

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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 13:20

sirene    Pas d’erreur, il s’agit bien d’UN sirène !

 


Le musée zoologique de Strasbourg était devenu vieillot, peu fréquenté et menacé deMusée Zoologique Strasbourg disparition. Il était composé du rachat en 1804 des collections d’histoire naturelle de Jean Hermann, médecin et naturaliste et une reconstitution à l’identique de son cabinet recréait un musée de musée.

Pour faire perdurer le souvenir avant le démantèlement, un recueil de souvenirs a été constitué. Chantal Robillard, trouvant qu’il était monstrueux de tuer un musée, décida d’y introduire un monstre.

Oberlin Homme sirène

 L’idée du sirène lui était venue après une visite au musée Oberlin de Waldersbach qui conserve des fiches pédagogiques dont celle d’un sirène. Le pasteur Oberlin après la révolution avait décidé d’éduquer les enfants, par les leçons de choses et les constitutions d’herbiers, de coquillages et de toutes sortes de collections, accompagnés de fiches pédagogiques.

Cependant, il avait glissé quelques faux afin d’aiguiser l’esprit critique des enfants. On lit très bien sur la fiche le texte qui l’accompagne : « Il fut vu à Paris en 1757. (     ) »

Ces fiches  sont extraordinaires: link

Chantal Robillard fit donc rencontrer dans le musée le sirène, animal inventé,  et une licorne dont on ne sait pas si elle est véritablement là ou pas. Une chimère.

Dans le musée, le juke-box existe et permet d’écouter des chants d’oiseaux. Les seuls animaux vivants sont les pyranhas. Le linguiste est bien sûr Claude Hagège, l’éthologue toulonnais Boris Cyrulnik, le psychanalyste viennois Freud, l’eau minérale bicarbonnée, légèrement pétillante l’eau de Vichy et la vétérinaire la propre fille de l’auteure .

Le Sirène et la Licorne.

 Le donateur partit en faisant craquer bruyamment le parquet ciré du long couloir. La conservatrice regarda, un peu hébétée, la porte restée ouverte. Puis se retourna vers l'étrange bête qui s'agitait dans son immense bocal, poussait des cris, éclaboussait le plancher. Qu'allait-on faire de ce monstre ?

Le donateur avait été très ferme : attention, il réclame des soins tant qu'il est vivant, et il attire. Ne vous laissez pas faire, prenez votre mal en patience et souvenez-vous que c'est une vieille carne, qui crèvera bientôt.

Pour l'heure il fallait mettre la nouvelle acquisition en lieu sûr, la soustraire au regard du public. Et l'examiner autant que faire se pourrait. On l'installa au sous-sol, près des laboratoires des chercheurs, des bureaux du taxidermiste. On fit venir la vétérinaire.

La bête, hurlant comme un goret, refusa de se laisser inspecter. Elle plongea au fond de sa grande cuve en verre et s'escamota sous des couches de vase nauséabonde un si long temps qu'on la crut morte.

Quand elle reparut, tout ce qu'on put faire fut de prélever un poil de sa barbe verte, un cheveu roux de sa tonsure, une écaille de sa nageoire caudale. Trois laboratoires indépendants, outre celui du musée, rendirent le même verdict : mi- chair mi- poisson, certes, mais de même ADN. Ni montage, ni trucage apparent, contrairement au dinosaure rapporté à grands frais de Mongolie intérieure : celui-là s'était révélé constitué des squelettes de quatre sortes d'animaux. Et de différentes ères préhistoriques! Prudents, les scientifiques du musée décidèrent de se contenter, tant qu'elle vivrait, d'observer la bête, pour témoigner ensuite.

Les premiers cris d'effroi passés, ladite bête se mit à jouer des mains et parler, monologuant dans une langue française fort correcte, aux tournures, modulations et prononciations fleurant bon le dix-septième siècle. Du Perrault, mâtiné d'Aulnoy et de Sévigné. D'ailleurs, l'animal récitait par cœur La Fontaine, déclamant à l'envi « le lièvre et les grenouilles », qu'il semblait affectionner.

La conservatrice et la vétérinaire en avaient pourtant vu d'autres, en matière de monstruosité. Y compris dans les manuscrits médiévaux et incunables des bibliothèques de la région, où abondaient moutons à trois têtes, loups garous, ardents et autres hypogriffes. Le roi de rats conservé en bocal au second étage figurait d'ailleurs parmi les unica, dont le Musée zoologique s'enorgueillissait à juste titre.

Cela les embarrassait donc beaucoup : une bête qui se gratte le poitrail, fait des marionnettes et des pieds de nez, passe encore, mais qui parle ? Cela accentuait de façon gênante le côté humanoïde du monstre. On appela un éminent linguiste cévenol, qui, après avoir prêté serment de ne rien révéler, confirma l' authenticité de la langue de la bête humaine: du pur grand siècle. L'universitaire fit cependant remarquer que des automates pouvaient reproduire la voix humaine, et qu'un bon programme informatique chargé dans le logiciel de …

Lui coupant la parole, la bête alors chanta. Finies, les logorrhées récitatives. Elle entonna, d'une voix de basse veloutée, chansons anciennes, messes, paillardes, comptines enfantines. On n'arrivait plus à la faire taire ! Le personnel accourait, négligeant la surveillance des salles. Quelques visiteurs finirent par entendre de loin ce chant et vinrent s'agglutiner devant la porte de service, heureusement blindée et fermée à triple tour. On leur expliqua qu'un stagiaire québécois répétait là son prochain oral du Conservatoire, tout en effectuant le nettoyage saisonnier des ours polaires et des morses.

En quelques jours, un public de plus en plus nombreux revint écouter le chanteur inconnu. Le musée connut alors une affluence sans pareil, le bouche à oreille fonctionnant à merveille. Des habitués, débarqués par le premier tram, patientaient désormais dès l'aube devant l'entrée du musée ; on vit bientôt des vendeurs de mauricettes à la sauvette succéder aux vendeurs de beignets huilés sur le boulevard et dans les rues entourant le musée ; l'après-midi, les vendeurs de barbe à papa et de glaces prenaient le relais. Un compositeur connu, en route pour la répétition de sa prochaine création mondiale pour Musica, s'arrêta pour écouter : « belle voix, futur professionnel », dit-il à la conservatrice, qui n'osa révéler de qui il s'agissait. « Envoyez-moi ce jeune gars, je le présenterai à la chorale Accentus. On manque de bonnes basses, en France ».

Comment continuer à taire un tel événement ? D'autant que le musée avait soudain des notes de frais en poisson cru dépassant déjà la consommation quinquennale de la cantine du personnel et des piranhas de l'aquarium. La conservatrice, déchirée, n'osait remettre la créature à un parc animalier, où pourtant elle eût été mieux, mais alors à tout jamais perdue pour la science. Le donateur avait d'ailleurs insisté sur le fait qu'il l'avait tirée d'une ménagerie, où elle n'était pas heureuse, que pour cela même il voulait en faire don à ce musée, qui le saurait conserver.

On le monta de nuit, en toute discrétion, au grenier, dans les réserves. On lui aménagea un bon gîte derrière les rayonnages compactus abritant quelques millions de papillons épinglés. Tout là-haut, on ne l'entendrait peut-être plus ? Il fallut passer d'abord par la réserve aux grands animaux : gorilles, girafes, grizzlis…

Là, il l'aperçut, qui se tenait, toute blanche, dans un coin sombre, sa longue corne pointant de derrière le vieux juke box à chants d'oiseaux.

Il tomba en mélancolie. Ne s'alimenta plus. N'accepta ni la thérapie souriante d'un éthologue toulonnais, ni celle, taiseuse, d'un psychanalyste viennois. Evita les seringues de sérum physiologique de la vétérinaire. Dédaigna les saumoneaux des sources de l'Allier, que le linguiste lui faisait porter vifs. Rejeta l'eau minérale, bicarbonatée et légèrement pétillante, qu'on tentait de rajouter dans son bain verdâtre pour le sustenter. Ne chanta ni ne récita plus jamais. Ne parla, ne cria. Se languit.

Etait-elle empaillée ? Vivante ? Imaginaire ? L'esprit embrumé, il rêvait à la fugitive vision. Il ne fit rien d'autre, jusqu'à sa mort à quelques temps de là, que d'y songer.

« Car que faire en un gîte à moins que l'on ne songe ? »

Voir mes autres billets:

 La fontaine aux fées. Chantal Robillard.   Redonde au gamin têtu. Chantal Robillard. 

Les sept fins de Blanche-Neige. Chantal Robillard

 

blogs de Chantal Robillard

Blog sur les lectures et lectures-concerts :  http://dessagnesetrobillard.creation-partagee.over-blog.com/

Sur Venise : http://chantalrobillard.over-blog.com/

Sur le Maroc : http://maroc-poemes-de-voyage.over-blog.com/

Bio et bliographie de Chantal Robillard

http://www.m-e-l.fr/Chantal%20Robillard,463

Chantal Robillard intervient dans les écoles à votre demande . La contacter par le lien ci-dessus

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 19:05

 

 

 A découvrir pour tout amoureux de la langue et des mots !

Une joaillière dont il faut apprécier le choix des gemmes, couleur, éclat, forme, rapprochements, taille !

 

Dans le cadre de nos rencontres littéraires Liber’thé, Chantal Robillard nous a fait l’amitié de nous parler de son recueil de contes: La fontaine aux fées. Au fil des heures, elle nous a tenus en haleine en nous faisant partager son processus créatif, ses différentes œuvres et son enthousiasme pour la langue et ses subtilités, sa passion pour les mots, les histoires, les dits et non-dits, les clefs cachées dans les écrits. Elle a lu des passages de ce recueil, des Sept fins de Blanche-neige et de Hôpital Cendrillon, et si elle revendique le travail du conte écrit, elle rajoute également le talent du conteur de tradition orale.


Ecrivain et poète, elle fait également partie de la liste OULIPO [1].

Elle est conservateur en chef des bibliothèques pour le livre et la lecture à la Direction des affaires culturelles (DRAC) de Provence Alpes Côte d'Azur.Elle tient depuis 1998 la rubrique « littérature jeunesse à contraintes » dans la revue Formules.

Membre de la Société des gens de lettres  (SGDL), elle est également jurée de prix littéraires, notamment le prix Printemps du roman qu'elle a fondé en 1997 avec Jean-Jacques Brochier et Danièle Brison, et dont elle a été la présidente en 2008.

Chantal Robillard a été nommée Officier des Arts et Lettres en juillet 2008.

 

   Chantal Robillard

 

 

 

 

Merci Madame pour votre talent

et votre générosité.

 

 

 

 

 

 

 

 

« Le conte est un genre un peu méprisé, un peu méconnu, alors que ses bases en sont mondiales et universelles. Les mythes, légendes et contes ont existé de tous temps, dans toutes les civilisations.

Je propose ainsi de revisiter les contes, de changer d’époque, de lieu, d’amplifier, de braquer le projecteur sur un personnage secondaire ou de m’imposer une contrainte. Le choix d’une contrainte peut donner de belles choses ! »

 

 


LafontaineauxfeesLe Verger éditeur, mars 1999.

 

La fontaine aux fées est un recueil de 12 contes à croquer

qui regroupe ces différents aspects de l’écriture

ainsi que leur intratextualité (textes liés les uns aux autres).


 

Tout part de l’introduction : Le thé des fées: prélude. Le premier conte regroupe des fées de différentes époques qui utilisent maintenant fax et portables: Mélusine, Poppins, Clochette, Lilas (petit clin d’œil au film de Jacques Demy: Peau d’âne ; la fée parle avec la voix de Delphine Seyrig), Bleue (la jolie fée bleue de Pinocchio), Carabosse, Sirène. Puis, on retrouvera l’une d’entre elles dans chaque conte.



Dans l’un des contes de Perrault, une fée demande de l’eau à deux sœurs. L’une (ravissante, douce et bonne) lui en donne et elle est pourvue d’un don merveilleux, dès qu’elle ouvre la bouche, il en sort de roses, des perles et des diamants. Elle rencontre un Prince qui l’épouse. L’autre (laide, revêche et égoïste) refuse et elle se retrouve condamnée à cracher des serpents et des crapauds. Chassée de toutes part, elle ne bénéficie d’aucune rédemption et c’est le seul conte qui finisse mal. Le conte se termine sur ces mots terribles: elle alla mourir au coin d’un bois.

Disparition au coin d’un bois: belle absente est la traduction de ce conte.

Il fallait ainsi qu’allât mimi-pinson au puits, matin puis soir, fort loin du logis, puis rapportât un grand pot d’acqua. Un jour, ayant pris boisson au puits, soudain vint la fatma-sans-un-sou, qui la manda pour lui offrir un drink. « Oui-da, ma grand-maman », dit joli minois, qui, rinçant aussitôt son pot, puisa au plus profond du puits, lui tint alors son pot afin qu’old clodo bût sans tracas. La fatma, ayant bu, lui dit : « tu as un air si bon, si mignon, si droit, qu’il faut, pour moi, t’offrir un don.


 

La seconde chance raconte la suite de l’histoire de la méchante sœur.

Une fée la prend en pitié, la ressuscite. Pas si bête, la jeune fille saisit sa chance, se tait, épouse un paysan, apprend à utiliser son don à bon escient, devient bonne, aimante et obligatoirement toujours taiseuse.

Elle remercia la fée de sa même révérence profonde. A son grand étonnement, elle entendit alors la voix de celle-ci :

- Merci Fanchon, tu me récompenses de mes efforts. Je t’offre un dernier don : je serai la marraine de l’enfant que tu portes en toi et, je te le dis, ce sera un homme de parole. 


 

La belle est au jardin d’amour raconte la suite du traditionnel « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ». La paysanne devenue princesse n’eût guère de succès auprès du prince et de la cour. Hormis les diamants et fleurs, elle avait peu de conversation !

Et, comme l’on s’habitue à tout, très vite, même ses perles, ses roses et ses diamants parurent, à quelques temps du mariage, plutôt communs. (      ) Etaient alors apparues sous une lumière crue toutes les maladresses de la jeune reine, à qui l’on avait point encore eu le temps d’apprendre à discourir, à danser, à faire les mille civilités de la vie de cour, le prince l’ayant épousée le jour même de son arrivée au palais.

Mal aimée de sa belle-mère, moquée par la cour, mère éplorée perdant les garçons mis au monde, elle fut vite délaissée par son époux, exilée et recluse dans un château puis assassinée pour lui voler sa richesse.

Les deux battants de la porte s’ouvrirent avec violence. Elle n’eût pas le temps de comprendre. La première flèche lui pénétra le sein gauche, la seconde, presque simultanément, se planta au milieu de son front. Les archers s’effacèrent devant le chevalier brigand, qui vint se pencher au-dessus du corps. Avec son poignard, il lui ouvrit la gorge d’une oreille à l’autre, puis fendit le corps du cou au bas-ventre, et fouilla dans les entrailles chaudes.

- Alors ? dit un comparse avide.

- Rien ! Rien de rien !... On nous aura menti… Cette sorcière n’avait rien de précieux dans le ventre !

 

 

Autre variante de la suite de « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants », tout aussi tragique : La Vierge noire. Dans cette version, la malheureuse choisit de s’isoler dans un couvent et comme sa sœur de se taire. Jusqu’au jour où le flot de paroles endigué se répandit et l ‘ensevelit.

On se pressa de remuer, vite, vite, le monceau de perles, de pierres, de roses. On se piqua au sang avec les épines des fleurs d’églantier, on se zébra les mains avec les éclats de diamants, on glissa sur les perles qui fuyaient vers la rivière… Mais quand tout fut éparpillé, dispersé, épandu au sol, on ne la retrouva pas.

 

 

Fabliau de la fontaine aux fées en forêt de Foucheresse est un tautogramme dans lequel tous les mots pertinents commencent par un « f ». Pour celui-ci, Madame Robillard a été aidée,  dit-elle, par messieurs Robert, Larousse et Quillet ! Mais il ne suffit pas de faire appel aux dictionnaires, encore faut-il recourir aux éléments essentiels à une nouvelle : histoire, suspense, chute.

La faridondaine, la faridondon. Folâtre, Fanchon fredonnait en furetant dans les fourrés, flemmassant vers la fontaine aux fées, flanquée d’un flacon de faïence un peu fêle. En fanfreluches de flanelle framboise et fichu fleuri, elle flânait, fort loin en forêt. Il lui faudrait foncer, pour figurer fièrement à la foire, sous les flonflons de la fête foraine.

 

Le désempaillé fait référence à la fontaine du Pérou de St Alyre en Auvergne. http://www.clermont-ferrand.fr/La-fontaine-petrifiante-des.html , site exceptionnel où depuis le 17ème siècle on pétrifie des objets. L’eau chargée les recouvre peu à peu d’une gangue translucide. L’auteur se souvient avoir ainsi vu toute une ménagerie pétrifiée.

 

Romance en mer sereine: contrainte du prisonnier est vu par Vénus. Cette fois, la contrainte est de n’utiliser aucune lettre de l’alphabet possédant hampes ou jambages, c’est à dire la moitié de l’alphabet.

Ecume nacrée en mer sereine, mer miroir, cosmos noir comme raisin, avec mimosa semé en ses recoins, vénus, oisive, examine un vaisseau.

 

 

Voir mes autres billets: Le sirène et la licorne. Chantal Robillard.   

Redonde au gamin têtu. Chantal Robillard.

Les sept fins de Blanche-Neige. Chantal Robillard

 

blogs de Chantal Robillard

Blog sur les lectures et lectures-concerts :  http://dessagnesetrobillard.creation-partagee.over-blog.com/

Sur Venise : http://chantalrobillard.over-blog.com/

Sur le Maroc : http://maroc-poemes-de-voyage.over-blog.com/

Bio et bliographie de Chantal Robillard

http://www.m-e-l.fr/Chantal%20Robillard,463

Chantal Robillard intervient dans les écoles à votre demande . La contacter par le lien ci-dessus

 


[1] OULIPO : Ouvroir de littérature potentielle, créé en 1960 par Le Lionnais, Queneau et une dizaine d’autres. Un écrivain oulipien s’invente des contraintes d’écriture. C'est "un rat qui construit lui-même le labyrinthe dont il se propose de sortir". Un labyrinthe de quoi? De mots, de sons, de phrases, de paragraphes, de chapitres, de livres, de bibliothèques, de prose, de poésie, de tout ça...

Plus d’infos : link

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27 mai 2010 4 27 /05 /mai /2010 23:50

       Le cercle littéraire     Nil, mars 2009.

 

  Titre amusant et intrigant, couverture réussie, roman épistolaire.

Roman "gavaldien" . (On dit bien camusien, proustien , pourquoi pas gavaldien?) Non pas pour le style mais pour le léger sourire qui flotte sur vos lèvres après l'avoir reposé.

L'histoire se déroule à Guernesey, juste après guerre et dévoile l'histoire d'un club de lecture créé pendant l'Occupation pour déjouer la surveillance de l'occupant allemand.

 

Autopsie d'un succès:

Sans doute le livre qui a fait le plus parler de lui en 2009!

400 000 exemplaires vendus en un an rien qu'en France. Plus d'un million d'exemplaires aux Etats-Unis et en Grande Bretagne depuis 2008. Toujours en tête des palmarès de listes des ventes. Les producteurs américains Mazur et Kaplan (Le Diable s'habille en Prada) viennent de prendre une option. Floraison de "cercles" un peu partout. Jeu concours organisé par l'éditeur américain Random pour gagner un voyage à Guernesey: 57 000 participants! Création d'un "patates tour" sur l'île, produits dérivés (calendriers, mugs,...). Tout ceci me fait étrangement penser à un autre succès vieux d'une dizaine d'années: Une année en Provence de Peter Mayle. Là aussi , les circuits touristiques avaient proliféré!

 

Genèse:

Mary Ann Schaffer (1934- 2008), Américaine, séjourne à Guernesey en 1976. Elle découvre le charme de l'île et la présence des Allemands sur son sol pendant la 2ème guerre. Editrice, bibliothécaire, libraire, appartenant à un cercle littéraire, elle s'attaque au sujet. Aidée pour terminer son roman par sa nièce Annie Barrows, auteur de livres pour enfants, elle décède après avoir appris que son roman sera publié. Sur la première édition anglaise, seul son nom apparaît, omission réparée pour les suivantes.


Faut-il le lire? Sachant que lorsque tout le monde parle d'un livre (d'un film, d'une expo, etc...), l'attente est plus élevée et la déception est généralement au rendez-vous.

Et bien oui, ce n'est pas parce que vous retardez d'un an, voire de deux, qu'il faut vous flageller et vous priver de ce petit plaisir. Mais n'attendez pas autre chose que ce qu'il est: un petit roman sympa, agréable, qui vous fera passer un bon moment. Et ce n'est déjà pas si mal!!!

 

Extrait:

C'est une chance que mon voeu n'ait pas été exaucé, car c'est ce soir-là que s'est tenue la première réunion du Cercle des amateurs de littérature - et de tourte aux épluchures de patates de Guernesey - même si nous l'ignorions sur le moment. Le repas a été un rare délice, et la compagnie s'est révélée plus délicieuse encore. De bouchées en conversations, nous avions oublié les horloges et le couvre-feu quand Amelia (Mrs Maugery) a entendu le carillon de neuf heures. Nous l'avions manqué d'une heure. Ma foi, la bonne chère avait enhardi nos coeurs et quand Elisabeth McKenna a suggéré qu'il valait mieux regagner nos pénates que de traîner toute la nuit dans le petit salon d'Amelia, nous lui avons donné raison. Cependant, manquer le couvre-feu était un acte répréhensible - j'avais entendu parler de personnes envoyées dans des camps pour cela -, et dissimuler un cochon était un crime plus grave encore. Aussi avons-nous décidé de couper à travers champs le plus silencieusement possible.

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 08:04

Ε, É , Ê , È !

Aigu, circonflexe, grave?

Je me mélange les pinceaux...

Et pourquoi pas Ē , Ę , Ě , Ĕ , Ė , pendant qu'on y est?

 


J'ai bien envie de jeter mon clavier AZERTY au panier. Dès que je tape un texte, tout est souligné en rouge. Comme à l'école! Faute!

A moins que ce ne soit pas si compliqué?


Ê, le nostalgique. La plupart du temps, il a une origine historique.

Il rappelle un "s" qui a disparu .

Pendant la fête, je me suis cogné la tête à la fenêtre, et j'ai tâché mon vêtement.

È, le monomaniaque. Il lui faut toujours le même cadre:

il a besoin d'être suivi par une et une seule consonne puis par un E muet.

La mère et le père vont au collège. Je cède, tu cèdes, ils cèdent.

É, l'hyper actif. Il veut tout, il est partout! 

- Il est suivi par une et une seule consonne et toutes les voyelles (sauf E muet, bien sûr).

élargi, société, élite, révolu, égyptien.

- Il aime être suivi d'une voyelle.

réussir, fumée, réagir, réunion.

- Il finit les mots. 

été, copié, trempé.

Truc et astuce: Pour départager  É et  È  , se souvenir de:  élève

Ε, le mal élevé.  Il pique la place de Ê  ou de  É ou de  È .

dés qu'il est suivi d'un X: l'exemple de cet exercice est extra.

- dès qu'il est suivi de 2 consonnes ou d'une consonne doubleespoir, terre, elle.

Ε, le sale gosse. En plus d'être mal élevé, il fait sa chochotte.

Il n'aime pas quand les 2 consonnes distinctes forment un seul son, c'est à dire: 

- avec GN: règne.

- quand la 2ème consonne est H, L, R:  prêtre, éléphant, cèdre. 

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25 mai 2010 2 25 /05 /mai /2010 10:10

La-complainte.-Doherty.jpg   10/18. Grands détectives.


 A la bibliothèque, choix d'un polar au hasard. Surprise, c'est excellent!  

Un pays: l'Angleterre; une époque lointaine: le Moyen-Age noir, dangereux, cruel, remarquablement bien décrit; un héros Hugh Corbett, clerc royal éduqué à Oxford, gardien du sceau sous Edouard Ier d'Angleterre. 

Si l'intrigue policière est simplement bonne, la trame historique apporte un plus indéniable. Paul Doherty est professeur d'histoire médiévale.

De retour à la bibliothèque, j'emprunte tous les polars disponibles de cet auteur. Après "Hugh Corbett", je change de héros et j'attaque la série "Frère Athelsan", "Mathilde de Westminster". Puis je découvre d'autres pays, d'autres époques avec les séries "Alexandre le Grand" et "Amerotkê".

Excellent! Comme Paul (pas Pete) Doherty est prolifique, il va m'accompagner un moment...

 

A acheter à la gare , à l'aéroport et votre voyage passera en un éclair. A emprunter à la bibliothèque. A lire au coin du feu une après-midi pluvieuse. A déguster tranquillement quand toute la famille a mis les voiles. Pour passer une bonne soirée.


Pour en savoir plus sur l'auteur, ses 80 romans, ses 8 séries, ses 6 pseudos :

Wikipédia: link

Site officiel: link

 

Le-combat-des-reines-doherty.jpgLe combat des reines. 

Extraits:

Une file de tombereaux des abattoirs déchargeaient aussi leur cargaison, de répugnants quartiers d'animaux qu'on venait d'occire. Le sang coulait sur les pavés et les bouchers devaient repousser une meute de chiens affamés et une foule de mendiants qui rampaient pour attraper des bouts de viande. Quatre pirates du fleuve étaient agenouillés au bord du quai, la corde au cou. Un assistant du shérif énumérait à haute voix leurs crimes à l'intention des spectateurs pendant qu'un frère de la Sainte-Croix, bénissant les forbans de sa main levée, passait d'homme en homme pour les absoudre. J'entendis les mots ad aeternam vitam - pour la vie éternelle- , mots auquels l'officier acquiesça de bon coeur. A peine le frère se fut-il tu que le rougeaud exécuteur de la loi, d'un simple coup de pied, expédia chaque condamné en bas du quai. L'eau n'était pas haute; les noeuds autour des cous des captifs se serrèrent soudain. Je perçus les halètements étranglés et les gémissements pendant que l'assistant du shérif criait à la ronde que les corps resteraient là le temps de trois marées et ne seraient , en aucun cas, rendus avant pour être enterrés.

(     )

Le banquet commença. Des serviettes de lin blanc damassé d'or, enjolivées de fleurs , de petits noeuds et de couronnes , furent déployées. On remplit à ras bord les coupes, sur lesquelles chatoyaient jaspe, agate, béryl,et calcédoine, des meilleurs crus des vins de Gascogne. Dans les hauts verres à bord argenté, placés devant chaque hôte, on versa des vins doux d'Italie et du Portugal. Les plats se succédaient; bouillon blanc aux amandes, gigot aux citrons, chapon à la diable, aloyau de boeuf. Le roi voulait impressionner ses adversaires en étalant son luxe. La seule "ombre au tableau", pour reprendre l'expression consacrée,venait de certains effluves infects et odeurs fétides qui empestaient les galeries et les couloirs du manoir de Bourgogne.

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Jurée du prix des lecteurs des Ecrivains du Sud.
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