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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 09:42

Perrignon-Joly Les Arènes, 6 mai 2011

 

Le précédent livre de Judith Perrignon, Les chagrins m'a tellement plu que je vais désormais lire toutes ses parutions. Cependant, elle n'est pas encore une auteure très connue. Naïve que je suis, j'ai été étonnée de la voir annoncée sur le plateau d'On n'est pas couchés. Curieuse, je ne me suis donc pas couchée!

 Or, son nouveau livre est écrit en collaboration avec Eva Joly. Celle-ci étant candidate aux primaires d'Europe écologie-les Verts, toute activité la concernant intéresse forcément les médias. Toutes les deux étaient donc présentes sur le plateau, l'une pour parler d'écologie, l'autre de la sortie de leur polar commun.


 

LR: Comment on écrit à quatre mains?

JP: On a imaginé et scénarisé le livre ensemble, l’écriture pure, devant l’ordinateur, c’est moi, puisque c’est mon métier, mais avec Eva, on se voyait régulièrement (     ), elle a une telle expérience (     ) on pense aux écoutes à tous ces systèmes de surveillance et je suis très néophyte là-dedans (     ). Ce livre est un roman, c’est fait de détails, de gestes, de regards et il y a des choses qu’on n’invente pas quand on ne les a pas vécues.

 

LR: C'est embarrassant ou pas que ce livre sorte au moment où madame Joly est en campagne?

JP: Je ne sais pas…. J’aimerais qu’on arrive à parler du livre… on l’avait commencé avant et on a été ensuite un peu prisonnières du calendrier politique.


LR: Vous auriez pu attendre la rentrée, qui sait ? , c’est peut-être monsieur Nicolas Hulot qui…

JP: Je n’ai pas envie de miser sur la défaite d ‘Eva !

 

 

En résumé,

Nauleau a aimé le livre: 

Du point de vue littéraire, pas mal du tout, bien ficelé, ça soutient la comparaison avec certains spécialistes du genre et c’est une bonne idée d’avoir situé une partie de l’action aux îles Féroé. Très belle scène dans le métro, ça pourrait faire un film très efficace. 

Zemmour est mitigé:

Les polars m’emmerdent mais je relativise mon emmerdement : le sujet me passionne. C’est l’envers de la mondialisation, la mondialisation réelle telle qu’elle est dans la réalité : les mafias, la violence des mafias russes etc..

Giesbert conclut sur une boutade à l'adresse de madame Joly:

Formidable, très très bien écrit, on est pris par l’histoire et je ne souhaite qu’une chose : Lâchez cette campagne présidentielle et faites-en d’autres, FAITES-EN D’AUTRES!

 

Lire aussi:

Judith Perrignon. Les chagrins.

Sélection du prix des lecteurs des Ecrivains du Sud 2011




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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 21:39

Perrignon-JolyLes Arènes, 6 mai 2011

 

Lors d'une rencontre aux Ecrivains du Sud, pour son excellent roman  Les chagrins.  (Stock, août 2010), Sélection du prix des lecteurs des Ecrivains du Sud 2011 , la journaliste et écrivain Judith Perrignon avait annoncé qu'elle écrivait un nouvel ouvrage en collaboration avec Eva Joly, "une femme qui a des choses à dire".

Il s'agit d'un polar entre roman d'espionnage et polar politique sur la corruption d'état. Si je suis à-priori assez peu tentée de lire Eva Joly, Judith Perrignon possède une plume magnifique et je suis fort curieuse de découvrir le résultat sûrement peu banal de leur rencontre .

 

 

 


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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 08:29

théâtre 2

 

 

 

 

 

Pour ceux qui croient que je fais grève, que je ne lis plus, que je ne parle plus français, que j'ai perdu le chemin de mon ordinateur, que mes doigts ont rouillé, que je suis en vacances, à la retraite, aux Maldives, en cure, que j'ai vernis mes ongles et ne veux pas ébrécher ces 10 petites merveilles, pas du tout! J'étais en répétitions, et représentations au théâtre.

Un petit aperçu en quelques photos.

 

 

 

 

 

 

 

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27 avril 2011 3 27 /04 /avril /2011 00:48

Le Prix des lecteurs des Ecrivains du sud 2011 est attribué à 

Le Callet la-ballade-lila-kBlandine Le Callet. La ballade de Lila K.

 

Voir le résumé : Blandine Le Callet. La ballade de Lila K.

Voir Blandine Le Callet. Entretien aux Ecrivains du sud.

Voir la  Sélection du prix des lecteurs des Ecrivains du Sud 2011



Giono Logo NB petit 2-1


Le Prix des Lecteurs des Écrivains du Sud

est un prix littéraire organisé par Le Centre des Ecrivains du Sud – Jean Giono

à Aix en Provence


Il récompense un roman de la rentrée littéraire, que son auteur est venu présenter à l’Institut d’Etudes Françaises  au cours d’une Master class ou d’un Entretien.

Ces rencontres de 2 heures sont ouvertes à tous, sur inscription. Elles sont passionnantes du fait de la proximité entre les auteurs et le public, la décontraction et la sincérité. 


Le Jury, présidé par Paule Constant *, est composé d’une centaine de personnes: étudiants de l’Institut d’Études pour Étudiants Étrangers, et public des Entretiens et Master Classes organisés par le Centre des Ecrivains du Sud – Jean Giono. 

 

Paule Constant . Prix Goncourt 1998. Confidence pour Confidence.

 


Un long extrait terrifiant lors de l’arrivée de l’enfant traumatisée au Centre où on la soigne physiquement après l’avoir arrachée à sa mère et où les « Etroits » tentent de la réadapter.

 

Le Centre 

Quand je suis arrivée dans le Centre, je n'étais ni bien grande, ni bien grosse, ni en très bon état. Ils ont tout de suite cherché à me faire manger. Me faire manger, c'était leur obsession, mais c'était trop infect. Chaque fois qu'ils essayaient, je détournais la tête en serrant les mâchoires. Lorsqu'ils parvenaient malgré tout à me glisser une cuillerée dans la bouche, je la recrachais aussitôt. Plusieurs fois j'ai vomi, de la bile et du sang. C'est écrit dans le rapport. 

Finalement, ils m'ont attachée sur mon lit, puis ils m'ont enfoncé une sonde dans le nez, et m'ont nourrie par là. On ne peut pas dire que c'était confortable, mais enfin, c'était mieux qu'avaler leurs immondices. 

Je ne supportais pas le moindre contact. C'est écrit en page treize : Hurle dès qu'on la touche. Juste après : Sédation. Sédation, ça veut dire injections d'anxiolytiques, sangles, et musique douce pour enrober le tout d'un peu d'humanité. 

Voilà comment ils sont parvenus à me faire tenir tranquille et à me trimbaler de service en service afin d'effectuer leurs batteries d'examens : ils m'ont palpée, auscultée, mesurée, pliée dans tous les sens. Ils m'ont planté des aiguilles dans le corps, ont branché sur moi des machines. Ils m'ont photographiée, aussi. Je pleurais sous les flashes. Alors ils m'ont donné des lunettes noires qui tenaient avec des élastiques, et je n'ai plus rien dit. 

Ils m'ont opérée des mains peu après. Mes doigts ont été séparés sans problème. Je n'ai pas de séquelles, seulement des cicatrices, très fines et nacrées, que je prends soin de cacher en serrant bien les poings, pour éviter les questions indiscrètes. 

Ils me gardaient la plupart du temps dans une pièce close maintenue dans la pénombre. Je flottais dans une sorte de torpeur, sans conscience du temps qui passe, et c'était aussi bien. 

Dès que j'émergeais du brouillard, j'appelais ma mère. Je ne savais rien dire d'autre, ama, ama, ama, des heures durant, dans l'espoir que cette mélopée, poursuivie sans relâche, finirait par me la ramener. 

Un monsieur est venu : Il faut que tu arrêtes d'appeler ta maman. Ta maman est partie. Est-ce que tu comprends ? J'ai fait oui de la tête. Tu es en sécurité ici. Tout ira bien, tu verras. Seulement, il faut que tu arrêtes d'appeler ta maman. Il parlait doucement, mais il y avait ses yeux, très froids, une sourde menace sous la douceur des mots. 

J'ai senti qu'il valait mieux ne pas les contrarier. Ils risquaient de faire du mal à ma mère si je n'obéissais pas. Alors, j'ai obéi : j'ai cessé de l'appeler, pas de penser à elle. Il me fallait bien ça pour supporter les bruits. 

Il en venait de partout, à l'assaut de ma chambre. Des chuchotements derrière la porte, et les gémissements des enfants enfermés dans les chambres voisines, comme des cafards sur mon visage, des mouches grignotant mes tympans. Même en remuant la tête, très fort de gauche à droite, je n'arrivais pas à m'en débarrasser. Ils s'accrochaient à moi, ils me mangeaient le crâne, sans jamais s'arrêter. 

J'aurais voulu me plaquer les mains sur les oreilles et me réfugier sous le lit, roulée en boule bien compacte. Cela m'aurait peut-être aidée à retrouver ce silence dense, tissé de bruits feutrés, qui me protégeait autrefois, quand j'étais allongée dans mon cocon obscur. Mais j'étais attachée, et bien trop épuisée pour faire autre chose que miauler faiblement comme un chaton perdu. 

Tous les après-midi, on me détachait du lit, et l'on me déposait dans un fauteuil roulant, que l'on poussait ensuite jusqu'à une grande cour, pour me faire prendre l'air. C'était terrible, à cause de la lumière qui me brûlait les yeux malgré mes lunettes noires, mais surtout à cause des hélicoptères. Ils patrouillaient en permanence au-dessus de la ville, à l'époque, vous vous souvenez sûrement. C'était quelques années après les événements ; le plan de sécurité était encore maintenu à son niveau extrême. 

La première fois, j'ai paniqué. Ama, ama, ama. Ils m'ont rapatriée fissa à l'intérieur : Tu te souviens de ce qu'on t'a dit ? Tu ne dois plus appeler ta maman. Tu ne dois plus l'appeler ! Je sentais à leur voix qu'ils n'étaient pas contents. J'ai pensé au monsieur qui était venu me parler, aux menaces qu'il y avait dans ses yeux. Je me suis ratatinée dans mon fauteuil. Ama. J'avais peur pour elle, et c'était encore pire que les hélicoptères. 

A partir de là, je me suis tenue à carreau. Dès que j'entendais au loin le bourdonnement sourd des gros frelons trapus, et leurs lourdes pales hachant l'air, je me bouchais les oreilles, et je me mordais la lèvre tout en fermant les yeux. Calme-toi, ce n'est rien. Ils nous protègent, tu sais. Ils vont bientôt partir. Je ne les écoutais pas. En secret, je priais ma mère, la seule à pouvoir étouffer le vacarme des monstres qui s'abattaient sur moi. 

Ma mémoire s'est brouillée, peu à peu - sans doute à cause de tous les calmants qu'on me faisait avaler. Ils me chiffonnaient l'esprit, insidieusement, effaçaient mon passé. Je me souvenais bien du moment où les hommes en noir nous avaient séparées - ça oui, je m'en souvenais -, mais au-delà, tout devenait confus. Un fatras d'impressions sans aucune cohérence. Au milieu, émergeait une vision précise, une seule - allez savoir pourquoi -, celle d'un square, avec un tourniquet chargé d'enfants. 

Je suis au milieu d'eux, bousculée par les grands. Je ris pourtant ; je m'amuse, emportée par le manège dont chaque tour me ramène l'image de ma mère, assise sur un banc avec d'autres femmes. Les autres femmes sont laides, la peau dévorée d'allergies, le sourire tout mangé de chicots. A côté d'elles, ma mère ressemble à une reine, un ange miraculeusement préservé de cette corruption. 

Pour ne pas l'oublier, je convoquais sans arrêt cette scène, le square, le tourniquet et le visage intact de ma mère. Mais cela n'a pas suffi : les calmants n'ont cessé de ronger ma mémoire ; mon ange s'est envolé chaque jour un peu plus haut. 

Tous les matins, quelqu'un venait me caresser, tantôt un homme, tantôt une femme. Durant plusieurs minutes, leurs doigts effleuraient le dessus de ma main, avant de glisser lentement vers ma paume sur laquelle ils se refermaient, sans serrer. Je me crispais dans mes sangles - c'était si dégoûtant. Mais je n'essayais pas de me débattre. Inutile de protester : j'étais à leur merci. 

Après la main, ils sont passés aux bras, aux épaules et au cou. Puis aux pieds, aux chevilles, aux mollets, aux cuisses. Des caresses, des massages, tantôt doux, tantôt vigoureux, qui me mettaient au bord de l'évanouissement. 

Au fil des mois, le dégoût s'est atténué. Je ne sais pas si c'est l'habitude ou la résignation, ou les deux à la fois. J'arrivais à me laisser toucher n'importe où, sans sursaut, sans révolte. Je n'étais plus la petite bête sauvage qu'ils avaient recueillie au début. J'étais devenue docile, pour ainsi dire apprivoisée. 

Mais le changement n'était que de surface : ma nature profonde est demeurée intacte. Malgré tous leurs efforts, et les séances de massage qu'ils m'ont imposées en traitement d'entretien année après année, ils ne sont pas parvenus à effacer la répugnance qui me fait frissonner chaque fois que l'on me touche. Ils n'ont pas aboli le réflexe qui me pousse encore aujourd'hui à éviter, autant que je le peux, le contact d'autrui. 

La sonde a fini par provoquer une irritation des muqueuses. Ils me l'ont retirée. Les tortures ont repris, les bouillons, les bouillies, les purées. Dès que je voyais s'approcher la petite cuillère, je sortais de ma torpeur, toutes griffes dehors. L'odeur des aliments annihilait l'effet des sédatifs. 

Je ne comprenais pas pourquoi ils s'acharnaient à me faire avaler toutes ces cochonneries. Ma mère était la seule à savoir ce que j'aimais. C'était tiède et moelleux, savoureux à pleurer. Lorsqu'elle oubliait la cuillère, je plongeais la main dans la boîte, et je mangeais avec les doigts. J'étais avide, j'étais goulue, je m'en mettais plein la figure. Cette odeur, cette douceur. Je n'arrêtais pas d'y penser, et cela rendait ma résistance encore plus acharnée. 

Mais je ne faisais pas le poids. Ils avaient des sangles, des écarteurs. Pas moyen de lutter contre ça. Dès qu'ils étaient parvenus à me faire avaler trois ou quatre cuillerées, ils complétaient par une perfusion de glucose vitaminé, et ils étaient contents, jusqu'à la prochaine fois. 

J'ai fini par céder ; je n'avais plus la force. Lorsqu'ils approchaient la cuillère, j'ouvrais la bouche spontanément, je mâchais, j'avalais. Plus d'écarteurs, plus de sangles, plus de mains pour me tenir la tête, m'appuyer sur le menton. Malgré mon dégoût, c'était un soulagement. 

J'ai repris de la vigueur et du poids. Je me suis requinquée. Dès que j'ai été capable de tenir seule assise, ils ont pu commencer la rééducation. Je ne savais plus ni parler, ni marcher, ni rien. Ils m'ont tout réappris. 

Je me souviens, l'orthophoniste avait mauvaise haleine, un chat mort dans la gorge. Dès le départ, ça a nui à nos relations. Lorsqu'elle ouvrait la bouche, elle m'envoyait ses miasmes en plein visage, et je devais serrer les lèvres pour bloquer les spasmes qui me retournaient l'estomac. Elle prenait ça pour de la mauvaise volonté, approchait un peu plus son visage du mien : Regarde comment je fais. Allons, regarde ! Et c'était encore pire. 

Les premiers temps, je me suis débattue. J'ai même essayé de la griffer, c'est écrit dans le rapport. Elle a été patiente. Ils lui ont proposé de m'attacher dans le fauteuil, mais elle n'a pas voulu. Elle a dit qu'il n'y aurait jamais de progrès si je n'étais pas consentante. Tout devait venir de moi, quand je me sentirais prête. Ça m'a plu, je dois dire - pour une fois que quelqu'un ne cherchait pas à m'attacher. Alors, j'ai décidé de faire un effort et de supporter l'odeur. 

L'adversité rend inventif, je crois. Au bout de quelque temps, j'ai trouvé la parade : chaque fois qu'elle me parlait, j'arrêtais de respirer. Bien sûr, il y avait toujours ce souffle tiède sur mon visage. Mais sans l'odeur, je pouvais tenir le coup. Ça a été le début d'une vraie collaboration entre nous. 

Il m'a fallu dix-huit mois de séances quotidiennes, un bon paquet d'apnées assorties de gros plans dégoûtants sur sa glotte, ses muqueuses, ses dents de porcelaine parfaitement alignées, mais j'y suis arrivée : j'ai réappris à parler, presque normalement. Il me reste un léger accent, dont personne ne sait définir l'origine, quelque chose de décalé dans le phrasé, la cadence. C'est très léger, j'en conviens, mais enfin, nettement perceptible, et bien que vous m'ayez toujours dit que vous aimiez ma façon de parler, j'ai remarqué que cela mettait certaines personnes mal à l'aise. 

Pour la marche non plus, ça n'a pas été simple, à cause du vertige qui s'emparait de moi dès qu'on me glissait dans le harnais. Suspendue à ces câbles, la tête si loin du sol, je perdais tout repère. Dès que les câbles commençaient à coulisser sur les rails au plafond, je me mettais à vomir. C'est normal, disait M. Takano, le kiné. Ne te décourage pas. Tu vas y arriver. 

Tous les après-midi, il me sanglait dans le harnais mobile, et il me trimbalait durant une heure ou deux, de gauche à droite et d'avant en arrière. Allez, vas-y. Appuie-toi sur tes jambes ! Je me laissais porter, totalement abrutie. Mes pieds touchaient le sol, mais mes jambes restaient molles. Entre moi et mon corps, je ne voyais pas le rapport. 

C'est tout de même devenu moins compliqué, à force. Les vertiges ont cessé, et les vomissements. Takano m'a félicitée. Il était soulagé, j'imagine, de ne plus avoir à tout nettoyer après chaque séance. Et moi, j'étais contente de lui faire ce plaisir. J'aimais bien Takano. Il avait le sens de l'humour, un mari, six enfants, et toujours plein d'histoires à raconter. 

Un jour, j'ai posé le pied par terre - je veux dire, je l'ai posé vraiment, en pressant bien avec la plante. J'ai senti un frisson remonter dans ma jambe, comme un choc électrique qui l'aurait réveillée. Takano a vu ma surprise. Il m'a encouragée. Vas-y. Pousse sur tes pieds ! J'ai fait ce qu'il disait. Un pas, comme un miracle. Puis un autre, timide, émerveillé. Et j'ai compris soudain que ce n'était pas une question de contrainte. Ce n'était pas un ordre auquel j'obéissais : je voulais marcher. Au plus profond de moi, je le voulais. Pour la première fois, leurs exigences rencontraient mes désirs. 

La marche a tout changé, le corps enfin debout, bien planté, tête droite. Après des mois passés à me laisser tripoter par des mains étrangères ou trimbaler vissée dans mon fauteuil roulant, je reprenais soudain possession de moi-même. Ma vie avait cessé d'être un flux continu d'événements absurdes. Elle retrouvait une forme, une cohérence. Je pouvais distinguer le jour de la nuit, le soir du matin, la veille du lendemain. Comme si je m'éveillais d'un long rêve morbide. 

A partir de là, je me suis organisée. Chaque jour, je m'exerçais aux apnées. C'était bon, à cause du vertige et de l'affolement du coeur que cela me procurait. Et c'était surtout très utile. Depuis que j'avalais mes repas sans respirer, je supportais bien mieux les aliments. Leur goût s'estompait, se muait en fadeur exquise, et même s'ils conservaient leur texture répugnante, ça n'avait rien à voir. 

Après le dîner, je restais seule dans ma chambre. Plusieurs fois, ils m'avaient proposé de rejoindre les autres, pour passer un moment avec eux avant d'aller dormir, mais j'avais refusé. Les autres me faisaient peur. Chaque jour, je les observais, depuis la salle de rééducation. Le nez contre la vitre, je les regardais jouer dans la cour principale, au pied du bâtiment. Et malgré la triple épaisseur de verre qui atténuait leur clameur, malgré les trente étages qui nous séparaient, eux et moi, je ne pouvais m'empêcher de frissonner. Je le savais, j'en étais sûre : je n'arriverais pas à vivre au milieu d'eux ; j'étais trop différente, et surtout, incapable de supporter les bruits dont résonnait l'espace, ces cris, ces rires, ces pleurs lointains, ces chuchotements la nuit, dans le couloir, tout ce monde vivant qui grouillait à ma porte. C'était trop effrayant. Jamais je ne réussirais à m'y habituer. 

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27 avril 2011 3 27 /04 /avril /2011 00:46

blandinelecallet

 

 

Quelques bribes de l’entretien avec Blandine Le Callet aux Ecrivains du sud le 9 décembre 2010.

(retranscrites à partir de notes).

 

 

 

 

Deux impressions fortes à la suite de cet entretien :

Madame Le Callet est brillante, érudite et captivante.

C’est une auteure dont nous entendrons parler.


Cursus universitaire : normalienne, agrégée de lettres classiques, doctorat de philosophie ancienne, maintenant enseignante à l’université Paris 12 Val de Marne, spécialité latiniste.

 

L’antiquité possède une dimension romanesque et met en exergue la nature humaine et ses excès.

J’ai la vocation d’écrire. J’engrange des histoires avec toujours cette idée que cette matière me servira un jour. J’ai toujours écrit, des nouvelles, des romans mais je n’avais jamais cherché à être publiée. Mon mari m’a mise au défi de finir un roman avant mes 40 ans et j’ai réalisé que j’en parlais toujours sans me lancer. (Elle a 41 ans) C’est un palier de finir quelque chose et d’affronter un éditeur.

La nouvelle est un genre que j’apprécie particulièrement sur le plan intellectuel par sa concision. Par opposition, le roman est un genre plus ample et plus ambitieux, plus apte à entremêler le récit d’un personnage et la réflexion d’ordre général sur le devenir d’une société.

J’ai deux modèles : Les liaisons dangereuses de Laclos, et Flaubert pour sa diversité et spécialement Bouvard et Pécuchet.


Concernant La Ballade de Lila K, j’ai voulu maîtriser l’angoisse de l’enfant, du lecteur (devant la monstruosité de l’enfant), du personnage placé dans un monde contraint, et pour finir de nous réalisant que c’est notre monde.

J’ai utilisé 2 aiguilles à tricoter : le sujet et le monde et j’ai tricoté mon récit maille après maille.

Le sujet : comment on se reconstruit après un traumatisme. Je ne voulais pas une peinture sociologique. Une jeune femme raconte son histoire. « je ». Des hommes mystérieux l’ont arrachée à sa maman. Elle a subi de nombreux traumatismes et a perdu la mémoire. Son obsession est de retrouver sa mère, elle mène une véritable enquête policière pour la retrouver. Au fur et à mesure de sa reconstruction, elle déniche des indices pour poursuivre sa quête.

Le monde : se projeter dans un monde futur, avec enquête. La société futuriste est une projection de notre société contemporaine, avec des principes fondamentaux de sécurité, protection, hygiénisme, écologie dont l’ensemble est tout à la fois angoissant et attirant. Les revers en sont une surveillance constante et une abdication des citoyens de leur liberté et de leur libre-arbitre.

J’écris dans la tension d’une recherche de maîtrise, mais malgré cela, j’en ai dit plus que je n’imaginais. Il y a beaucoup d’autobiographie, sûrement des actes manqués.

Par exemple, dans le titre :

 Ballade        Lila         K

Blandine      le            Callet

Ou dans le fait que ses parents n’ont pas pu ou pas voulu se retrouver.

Je laisse une part active au lecteur car tous les personnages gardent des zones d’ombre. La fin, notamment, est totalement ouverte, il reste un ensemble de possibilités, tout est plausible. Le roman exige cet effort de construction, cette once de mystère à combler avec sa propre activité. L’auteur doit laisser des blancs pour que le lecteur s’installe. Pas toujours avec la même intensité…


 

Lire également le résumé:  Blandine Le Callet. La ballade de Lila K.

Prix des lecteurs des Ecrivains du sud 2011

Sélection du prix des lecteurs des Ecrivains du Sud 2011

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27 avril 2011 3 27 /04 /avril /2011 00:45

 la-ballade-de-lila-k-188x300 Editions Stock. Septembre 2010.

 

 Coup de coeur. 

Prix des lecteurs des Ecrivains du sud 2011

Sélection du prix des lecteurs des Ecrivains du Sud 2011

Premier prix du livre numérique 2001 


Après Pièce montée, (en 2007: Prix des Lecteurs du Livre de Poche, prix Edmée de la Rochefoucauld de la première oeuvre, prix René Fallet du premier roman), satire caustique d’une certaine bourgeoisie, voici enfin le deuxième roman de Blandine Le Callet, qui sous le couvert de l’anticipation laisse apercevoir une critique des dérives la société contemporaine.

Un formidable et excellent, original et inquiétant roman.

Arrachée brutalement à sa mère, Lila K est placée dans une institution qui la soigne et l’éduque. Traumatisée, blessée, autiste, elle oublie alors tout de sa vie antérieure. Surdouée, elle surmonte ses traumatismes, parvient à se donner une apparente banalité pour mener à bien sa quête : elle veut retrouver sa mère et la mémoire. Elle est suffisamment fine pour faire croire aux « Etroits » qu’elle peut s’adapter à son/leur monde. Devenue technicienne numérique dans une bibliothèque (où les livres papiers sont interdits !), vivant dans cette société hyper - sécurisée et encadrée, truffée de caméras, elle réussit à passer dans la Zone, immense banlieue violente et désespérée …

Lila passe d’un sentiment à l’autre : l’univers sécurisé « intra-muros » la rassure mais contrôle aussi sa vie et ne lui laisse plus de liberté. La dualité des sentiments de Lila renvoie le lecteur à son propre cadre de vie. Faut-il choisir entre liberté et sécurité ?

La cité a toute sa place dans ce roman du début XXII siècle. Et si Lila, malgré ses réticences, parvient avec difficultés à s'adapter à cette société, celle-ci semble déjà familière au lecteur, malgré l’anticipation. Et c’est là tout le talent de l’auteure de nous faire appréhender ce monde pas si lointain que cela.  

 

Faut-il rajouter que j’ai dévoré ce livre ?


 

Extraits :

Après le dîner, je restais seule dans ma chambre. Plusieurs fois, ils m'avaient proposé de rejoindre les autres, pour passer un moment avec eux avant d'aller dormir, mais j'avais refusé. Les autres me faisaient peur. Chaque jour, je les observais, depuis la salle de rééducation. Le nez contre la vitre, je les regardais jouer dans la cour principale, au pied du bâtiment. Et malgré la triple épaisseur de verre qui atténuait leur clameur, malgré les trente étages qui nous séparaient, eux et moi, je ne pouvais m'empêcher de frissonner. Je le savais, j'en étais sûre : je n'arriverais pas à vivre au milieu d'eux ; j'étais trop différente, et surtout, incapable de supporter les bruits dont résonnait l'espace, ces cris, ces rires, ces pleurs lointains, ces chuchotements la nuit, dans le couloir, tout ce monde vivant qui grouillait à ma porte. C'était trop effrayant. Jamais je ne réussirais à m'y habituer.

(     ) 

On passe sa vie à construire des barrières au-delà desquelles on s’interdit d’aller : derrière, il y a tous les monstres que l’on s’est créés. On les croit terribles, invincibles, mais ce n’est pas vrai. Dès qu’on trouve le courage de les affronter, ils se révèlent bien plus faibles qu’on ne l’imaginait. Ils perdent consistance, s’évaporent peu à peu. Au point qu’on se demande, pour finir, s’ils existaient vraiment.

 

Lire aussi:  Blandine Le Callet. Entretien aux Ecrivains du sud. , le 9 décembre 2010. 

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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 12:00

 

 

Simonne et Lisa B.

 

 

 

Au coeur du haut Marais, une nouvelle boutique de créateurs sera inaugurée le vendredi 1 avril à 17H. Une magnifique boutique résolument tournée vers les jeunes créateurs qui présentent là leurs toutes premières collections. Venus du monde entier, ils offrent un choix joyeux, coloré, très varié, et de grande qualité. 

 Simonne et Lisa B.1

 

 

 

 

Issue d'une famille de couturières, la fondatrice rend hommage à son arrière-grand-mère et à sa grand-mère. Sur cette carte, sa grand-mère, âgée de 34 ans, dans son atelier, pendant la guerre.

 

Par ailleurs, elle souhaite vraiment mettre le pied à l'étrier aux jeunes créateurs et les accompagner dans leurs débuts. Elle achète les collections, ce n'est pas un dépôt vente. Elle met ses compétences financières à leur service pour les accompagner si besoin dans leurs business plans ou leurs négociations bancaires. Plus qu'une nouvelle boutique, c'est un concept au service de la jeune création et de l'éthique qui voit le jour.

 

 

 

 

 

 

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Simone et Lisa B.      19 rue de Poitou. 75003 Paris.      Tél: +33 (0)1 42 77 13 22      www.simonneetlisab.com 

Ouvert du lundi au samedi de 11h à 19h, le dimanche de 14h à 19h. 

Métro Filles du calvaire ou Saint Sébastien Froissart. Bus lignes 68 ou 72.   Voir le plan du quartier sur Google Maps

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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 00:00

Tous les Marseillais ont deux enfances: la leur et celle de Pagnol. Philippe Caubère.


livres 2992-copie-1         


Dictée de primaire

Ce matin-là, mon père décida qu'il était grand temps de couper les boucles blondes du petit Paul, qui réclamait depuis longtemps ce sacrifice.

"A l'école, disait-il, il y en a qui m'appellent la fille et moi ça ne me plaît pas."

(Il fut donc installé sur une chaise surmontée d'une petite caisse). On lui mit la serviette au cou, exactement comme chez le coiffeur. J'avais été chargé d'aller voler à la cuisine une casserole d'une taille convenable, et pour plus de sûreté, j'en avais pris deux.

Je lui mis la plus juste comme un chapeau, et j'en tins le manche : pendant ce temps, avec une paire de ciseaux, mon père trancha les boucles au ras du bord:( ce fut fait avec une rapidité magique, mais le résultat ne fut pas très satisfaisant, car ôtée la casserole,) la chevelure du patient apparut curieusement crénelée. ( Comme il réclamait le miroir, mon père s'écria: "Pas encore!")

Il tira alors de sa poche une tondeuse toute neuve, et dégagea la nuque fort habilement, (comme pour un condamné à mort, sur la couverture en couleurs du Petit Journal). Puis, avec un peigne et des ciseaux, il tenta d'égaliser les cheveux sur les deux côtés de la tête. Il y réussit assez bien , mais après un si grand nombre de corrections qu'elles ramenèrent leur longueur à zéro.


 

livres 2993

 

Vers 12/13 ans, je me souvenais encore de cette dictée, et avec mon premier argent de poche, j'ai acheté mon premier livre.

Ce fut un coup de foudre. J'ai découvert avec ravissement que le papa ne s'était pas arrêté à la tête de son fils mais qu'il s'était entraîné sur celle de sa fille! 

Tout mon argent de poche a été englouti et j'ai ainsi dévoré tout Pagnol.

Un amour inconditionnel.

 

 

Alors commença la féerie et je sentis naître un amour qui devait durer toute ma vie.

La Gloire de mon père. Marcel Pagnol.

 


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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 08:00

 joyeux anniversaire

 

 

Ce blogue a un an.

Pour cet anniversaire, je réponds enfin à ceux qui me l'ont demandé et je me prête à l'exercice intéressant et amusant et impossible de lister mes 10 auteurs favoris. 


Un livre et non pas un auteur, parce que c’est celui que je lis le plus, que j’ai le plus lu et que je lirai le plus, sans jamais me lasser : le dictionnaire. Et comme  "tricher n’est pas jouer",  il ne compte pas dans les 10! Cela dit, il n'y a pas 1 dictionnaire, mais de nombreux, de toutes sortes, sans oublier le dernier: Le dictionnaire amoureux des dictionnaires  d'Alain Rey, 990 pages, 1070 grammes!

En souvenir des premiers livres qu'une petite fille put lire seule, comme une grande, pour Les petites filles modèles, pour Le général Dourakine, entre autres : la comtesse de Ségur. Née Russe, Française par mariage.

Pour le premier livre acheté, puis le deuxième, le troisième et ainsi de suite jusqu’à dix-sept, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de titres disponibles à la librairie : Marcel Pagnol. Français et Provençal. 

Pour absolument tous ses livres et en particulier pour Les cavaliers, pour le personnage fascinant qu’il était : Joseph Kessel. Français d’origine russe. 

Parce qu’il suffirait d’avoir écrit Les racines du ciel, parce qu’il suffirait d’avoir écrit La promesse de l’aube, et qu’il a écrit les deux, et qu’il a en plus écrit L’éducation européenne, Les cerfs-volants et La vie devant soi : Romain Gary. Lituanien, naturalisé Français. 

Parce que la série historique Les rois maudits est  fascinante, qu’il a également co-écrit avec son oncle Kessel Le chant des partisans : Maurice Druon. Français. 

Parce qu’il est LE poète romantique. Parce qu’il a fait pleurer tous les ans des étudiants étrangers en langue française dans mes cours à la lecture du Dormeur du val, parce qu’ils ont acheté et aimé de la poésie, souvent pour la première fois de leur vie : Arthur Rimbaud. Français. 

Parce que son style est merveilleux, et qu’il faut prendre son temps pour le savourer très doucement : le prix Nobel Gao Xingjian. Chinois, vit en France. 

Parce qu’il représente la littérature indienne contemporaine, qu’il a été distingué comme l’un 50 leaders du changement en Inde, qu’il possède une écriture magnifique et envoutante : Tarun J Tejpal. Indien. 

Parce qu’il nous a donné 100 ans de solitude : le prix Nobel Gabriel Garcia Marquez. Colombien. 

Parce que son œuvre est intense, profonde, humaniste et humaine : Stefan Sweig. Autrichien. 

Parce qu’à chaque déménagement, il faut que j’ai relu toute ma série de livres reliés avant de me sentir enfin chez moi : Agatha Christie. Anglaise. 

Pour finir et par dessus tout, parce que dans les deux livres reliés en papier bible de la bibliothèque de mes parents, il y a tout : l’amour, la haine, la jalousie, la générosité, la naïveté, la cruauté, le mépris, l’argent, la maladie, la mort, la vie… : Guy de Maupassant.

 

Ca fait plus de 10 ? Tant pis, je suis prof de français, pas de maths !!!

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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 19:00

Il se décrit fort comme un bœuf et malin comme un singe.

Elle se qualifie de jolie caille aux yeux de biche.

Après quelques échanges, ils deviennent copains comme cochons et il lui propose une rencontre en chair et en os.

Fine mouche, elle tergiverse longtemps, il en devient chèvre.

Têtu comme une mule, il finit par la convaincre de venir au café où il est connu comme le loup blanc.

Il se couche avec les poules pour être frais comme un gardon. Dormant comme une marmotte, il fait de beaux rêves. Gai comme un pinson, il arrive à son rendez-vous. Pas un chat ! Il fait le pied de grue et doit se rendre à l’évidence, elle lui a bel et bien posé un lapin.

De retour chez lui, il gueule comme un putois : cette bécasse l’a traité comme un chien. Il faut bien appeler un chat un chat, cette tête de linotte a oublié leur rendez-vous ! De quoi devenir chèvre. Au lieu de monter sur ses grands chevaux, il veut une explication.

Un message l’attend. Quelle mouche l’a piquée ? Elle le traite d’ours mal léché, on ne fait pas attendre quelqu’un par un tel froid de canard, elle est sure qu’il a couru deux lièvres à la fois, elle en a assez d ‘avaler des couleuvres…

Nom d’un chien ! Est-ce du lard ou du cochon ? Il a un œil de lynx, elle n’était pourtant pas là. Que s’est-il passé ? Il donne sa langue au chat.

Il prend le taureau par les cornes et lui répond qu’il est inutile de se voler dans les plumes et qu’il y a anguille sous roche. Un nouveau rendez-vous est pris.

En vraie peau de vache, elle arrive avec 10 minutes de retard. Bon il n’y a pas de quoi fouetter un chat.

Sauf que la fameuse souris, avec sa crinière de lion, est en fait une grande sauterelle, plate comme une limande, myope comme une taupe, elle souffle comme un phoque, rit comme une baleine, elle ne casse pas trois pattes à un canard. Il reste muet comme une carpe.

 En même temps, il ne peut pas lui chercher des poux : lui-même est poilu comme un singe, noir comme un corbeau, frisé comme un mouton, gros comme une loutre, bref laid comme un pou !

Il n’est pas une poule mouillée et se jette dans la gueule du loup. La conversation s’engage : elle tente de lui tirer les vers du nez mais il saute du coq à l’âne en tentant de noyer le poisson. C’est une telle langue de vipère qu’il en a la chair de poule. En plus, elle parle comme une vache espagnole ! Il ne veut pas être peau de vache, mais il a le cafard. Il faudrait avoir une araignée au plafond ou une cervelle de moineau pour ne pas reconnaître un canard boiteux. A force de ménager la chèvre et le chou, il se sent fait comme un rat. Il finit par s’inventer une fièvre de cheval ce qui lui permet de filer comme un lièvre. Il a beau être doux comme un agneau, faut pas le prendre pour un pigeon !

 

Librement inspiré d'internet


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  • Pichenette
  • Professeur de français langue étrangère.
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Jurée du prix des lecteurs des Ecrivains du Sud.
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