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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 22:09

 Le coeurcousu     Gallimard. Février 2007. Folio. Mars 2009.

 

 Coup de coeur.

Un conte fantastique, envoûtant, merveilleux, dramatique, violent, paré de mille couleurs, éclatant de poésie.

Une succession de personnages incroyables, baroques, dotés de pouvoirs surnaturels dont les destins tracent une épopée à travers l’Espagne d’un autre temps.

Un style unique, puissant, poétique, sensuel, empreint d’une grande force d’évocation.

Un livre envoûtant, magique.

 

Extrait:

Je suis ce dernier vers, cette main rouge, enluminée de henné, qui mit fin à notre course folle, je suis celle qui obligea ma mère à se coucher. Je suis le bout du voyage. Je suis l'ancre et je ne peux qu'écrire pour que meure l'histoire qui nous berce et nous mure et fait de nous des êtres différents, intraduisibles et étranges à tous.

(           )

L'homme se soumit au tranquille pouvoir de la main et du fil. Il regarda le visage de celle qui reprisait son être effiloché. Le fil s'enfonçait toujours plus profondément dans l'épaisseur du tissu. 
Mais il ne s'agissait plus d'étoffe, l'aiguille fouillait plus loin. La pointe chatouilla le petit garçon endormi, elle retrouva son ombre cachée au pied d'un olivier et les ligota solidement l'un à l'autre. Frasquita mit bord à bord désir et volonté et recousit le tout. Puis elle fit un noeud au bout du fil et coupa d'un coup de dent ce pont qu'elle avait jeté entre elle et l'homme qui la regardait. Il se sentit soudain orphelin.

 

Une belle histoire de livre:

Carole Martinez (1966) consacre un congé parental à l’écriture de son roman et envoie le manuscrit inachevé chez Gallimard. «Vous êtes une merveilleuse conteuse. Ecrivez la suite.»

Le roman passe tout d’abord inaperçu, puis les lecteurs et les libraires l’ont plébiscité. Il a reçu 9 prix en 2007.

Prix Prince Pierre de Monaco

Prix Renaudot des lycéens

Prix Ouest France (Saint Malo). Etonnants voyageurs.

Prix Emmanuel Roblès des lecteurs (Blois)

Prix Ulysse du premier roman.

Prix du Premier Roman de Draveil

Bourse de la Découverte de la fondation Prince Pierre de Monaco.

Bourse Thylde Monnier

Coup de coeur des lycéens de Monaco

Prix luciole des lycéens

Sélection de la liste des livres d’été de l’Académie Goncourt.


CaroleMartinezUne belle histoire de famille

Elle désire écrire quelque chose  entre le conte et le roman. Sa grand-mère lui contait des histoires effrayantes et merveilleuses, nourries de vieilles superstitions et de légendes. «Elle avait une dimension de conteuse extraordinaire, elle repoussait les murs , raconte sa petite-fille. L'écriture ne lui était pas accessible, elle appartenait à une classe sociale qui n'y a pas droit, mais ses histoires étaient vraiment merveilleuses, pleines de mysticisme et de fantastique.» L’héroïne du roman, la femme trahie par son mari pour une histoire de coq était son arrière-arrière-grand-mère. Cette légende familiale a marqué son enfance : «Une nuit, des voisines sont venues l'avertir que son mari l'avait jouée. Alors, pour ne pas payer la dette, elle a fui jusqu'en Algérie. Je la trouvais admirable mais je la voyais comme une victime ». «Je voulais qu'elle soit davantage responsable de sa propre vie. "Le Coeur cousu est un roman des origines: je n'avais plus qu'à pousser la porte de mon bureau et tout cet univers était là.»

 
Rien n'a jamais été écrit dans la famille. Avant ma grand-mère Nini, c'était même le désert : pas de photos, pas de textes, rien que quelques documents officiels conservés avec soin. Mais ce vide n'était pas silencieux bien au contraire, il débordait de possibles, de personnages mythiques qui semblaient venir d'avant l'invention de l'écriture, alors qu'à peine trois ou quatre générations nous séparaient. Frasquita Carasco, mon héroïne, est arrivée jusqu'à moi portée par des murmures de femmes. Racontée, déformée, sublimée par des analphabètes, Frasquita, mon aïeule, a été pétrie de voix humaines. Et c'est dans l'écriture que sont nés ses enfants. J'ai rempli les blancs. Je savais que cette femme avait fui son village du sud de l'Espagne après avoir été jouée au jeu par son mari, mais à quel jeu? Ça, on l'ignorait. Ma grand-mère me disait : "Mais comment veux-tu qu'elle l'ait su ? Puisqu'elle n'a pas attendu le retour de son mari pour se sauver avec ses enfants dans la charrette à bras. Ce sont les voisines qui l'avaient prévenue". J'ai inventé, rempli les trous, joué avec ce personnage trop grand pour moi, fort de tout ce qu'il avait traversé, la mer, les sables, le temps, et tout cela sans savoir ni lire ni écrire. Tout cela par la force de la tradition orale.

 

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23 août 2010 1 23 /08 /août /2010 22:10

 

1ère surprise: en discutant avec mon professeur de théâtre, j’apprends la discrimination dont est victime sa compagnie théâtrale. Je cite :

J’ai deux amours : mon accent et Paris...

Paris 1995 : la directrice d’un théâtre qui nous recevait pour étudier notre projet de jouer, dans son lieu, « Une demande en mariage » et « Les méfaits du tabac » n’attendit pas la fin des présentations pour s’écrier, l’air aussi surpris qu’arrogant : " Vous comptez jouer du Tchekhov avec cet accent" ? Nous ignorions alors qu’Anton Tchekhov était parisien !

 

 

2ème surprise: j’entends à la radio une critique sur un film « Ensemble, nous allons vivre une très très grande histoire d’amour » et son acteur principal : Julien Doré. Le commentateur critiquait son accent du sud qui rendait le personnage ridicule et peu crédible dans une histoire d’amour.

J’aurais préféré une critique sur son jeu ! 

Faites-vous une idée: link

Allons bon, messieurs du sud, perdez votre accent ou vous ne pourrez plus vivre aucune histoire d’amour ! 


 

3ème surprise. Autre cours de théâtre, autre prof. A la suite d’une impro (plutôt réussie au demeurant) d’une des élèves, le prof lui demande de recommencer mais cette fois sans accent car elle perd de sa crédibilité. A la suite de ma protestation, on m’oppose l’argument du « bon français » !

Provençaux, Alsaciens, Bretons, Corses, Basques, Suisses, Belges, et autres, saviez-vous que vous ne parliez pas « le bon français » ?

J’aurais préféré qu’il explique que si elle voulait trouver du travail comme actrice, son accent pouvait se révéler pénalisant. Il aurait juste constaté une injustice.

Mais le fait de porter un jugement de valeur sur cet accent, c’est se faire l’écho de l’état d’esprit collectif et primaire qui assimile l’accent régional au burlesque et au ridicule.


Alors?

Notre pays n’est-il pas riche de ses diversités ? Nier les accents, n’est-ce pas nier l’histoire de ses régions, de ses peuples, de ses cultures, de ses langues qui au fil du temps se sont regroupées pour former la France d’aujourd’hui ?

Comme professeur de français, je me suis toujours attachée à familiariser mes étudiants avec les différents accents , les différences culturelles, ainsi que les différents niveaux de langue. Il n’existe pas « le bon français unique», mais le français que telle personne emploie à tel moment, dans tel contexte et avec tel interlocuteur. Et cette variété-là fait toute la saveur de la langue. J’élargis le problème mais s’il n’y avait qu’un français, comment Raymond Queneau aurait-il pu écrire le génial « Exercices de style» [1]? 

La discrimination existe, c’est un fait, inutile de le nier (et pas seulement la discrimination liée à l’accent), mais les artistes ne devraient pas se faire l’écho de la pensée unique et devraient être les premiers à lutter contre l’uniformisation et le conformisme.

 

La moralité moderne veut que l'on accepte les normes de son époque. Qu'un homme cultivé puisse les accepter me semble la pire des immoralités. (O. Wilde)

 

[1] Exercices de style est l'un des ouvrages les plus célèbres de l'écrivain français Raymond Queneau. Paru en 1947, ce livre singulier raconte 99 fois la même histoire, de 99 façons différentes.

L'histoire elle-même tient en quelques mots. Le narrateur rencontre dans un bus un jeune homme au long cou, coiffé d'un chapeau orné d'une tresse tenant lieu de ruban. Ce jeune homme échange quelques mots assez vifs avec un autre voyageur, puis va s'asseoir à une place devenue libre. Un peu plus tard, le narrateur revoit ce jeune homme qui est alors en train de discuter avec un ami. Celui-ci lui conseille de faire remonter le bouton supérieur de son pardessus. 

 

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22 août 2010 7 22 /08 /août /2010 22:05

Firmin Autobiographie     Actes Sud. Mai 2009.

 

   Firmin est un rat, né dans une librairie à Boston dans les années 60. Il grignote les livres, découvre qu'il sait lire, cesse de les dévorer au propre pour les dévorer au figuré. Petit rat cultivé, isolé, incompris, mal aimé, il acquiert la connaissance, mais cela ne l'aide pas à atteindre son but, c'est à dire communiquer avec les humains.

Les trois personnages principaux, dont la vie tourne autour des livres , ne sont pas épargnés: Firmin est rejeté par sa famille et la voit peu à peu décimée; le libraire est contraint de vendre ses livres et sa librairie; l'écrivain s'oublie dans l'alcool... La solitude les accompagne tous. 

Conte moderne, allégorie du lecteur... un petit livre à déguster au premier degré, à réfléchir au second degré. 

 

Incipit

J'avais toujours imaginé que si, d'aventure, j'écrivais un jour l'histoire de ma vie, la première phrase en serait saisissante: quelque chose de lyrique à la Nabokov, "Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins" ou de radical à la Tolstoï au cas où le lyrisme me ferait ferait défaut, "les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon". Les gens se rappellent ces mots même quand ils ont tout oublié du livre qui va avec. Mais à mon avis, en matière d'amorce, on a jamais surpassé celle du Bon soldat de Ford Madox Ford: "Voici l'histoire la plus triste qu'il m'ait été donnée d'entendre" J'ai beau l'avoir lue des dizaines de foi, j'en reste encore comme deux ronds de flan. Ford Madox Ford, lui c'était un Grand.

Extraits (de mastication) 

Ingurgité au quotidien-, et dans mon cas, la consommation était quasi continue si l'on compte le léchage des babines pour me débarrasser de l'arrière - goût poisseux - le mets le plus délicat finit par écoeurer. J'ai honte de le dire mais avec le temps, le Grand livre glissait inéluctablement vers le degré insipide de la gamme des saveurs. Je lui trouvais de moins en moins de goût, il devenait ennuyeux, à peine meilleur que du carton, en fait. Il me fallait changer de régime. Et puis je m'étais lassé des passages à tabac réguliers.

(        )

Dans les premiers temps, mon appétit était primitif, orgiaque, imprécis, goinfre - une bouchée de Faulkner, ou une bouchée de Flaubert, je ne faisais pas la différence - , mais il ne m'a pas fallu longtemps pour discerner quelques nuances. J'ai tout d'abord remarqué  que chaque livre avait un goût propre - sucré, aigre, amer, aigre-doux, rance, salé, acide. (       )

 

 

 

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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 22:03

Le miroir de Cassandre   Albin Michel. Janvier 2010

 

   On aime Bernard Werber pour l'imagination, la réflexion. Dans son dernier roman, il met en scène une jeune fille Cassandre, prédestinée et programmée à lire l'avenir.

"Et vous, que feriez-vous si vous pouviez voir le futur et que personne ne vous croie?" (4ème de couverture). 

Cassandre est aidée dans sa lutte contre les poseurs de bombe par 4 SDF, une montre qui lui indique la probabilité de mourir dans les 5 secondes et l'antique Cassandre de Troie. De plus, connaître le futur lui donne une lourde responsabilité sur les générations futures. Une personne peut-elle changer le cours des choses? Comment le monde va-t-il évoluer? Construisons " l'Arbre des possibles"

Thèmes de réflexion sur la surpopulation, l'écologie, la société de consommation.

Mais 632 pages, c'est trop long, beaucoup trop long!


Voir mon billet sur une rencontre littéraire: Bernard Werber

 

 

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18 août 2010 3 18 /08 /août /2010 22:03

 

Trouver le mot juste Trouver le mot juste.

Dictionnaire des idées suggérées par les mots.

P. Rouaix.

Le Livre de Poche.      

 

 

 

 

 

    Un indispensable

Un petit livre génial. Lorsque vous cherchez un mot et qu'il reste sur le bout de la langue, ce livre devient votre meilleur ami. Pas un dictionnaire, non! Il fonctionne par association d'idée.

 

 

Indispensable:

nécessaire,essentiel, important, capital, profitable, fructueux, avantageux, précieux, commode, bon, convenable, valable, efficace, salutaire, souverain, panacée, utilisable, disponible,

   cerveau   Vous n'avez pas trouvé? 

avoir / présenter / fournir / offrir / procurer des avantages, faire l'affaire de , rendre service, servir, obliger, aider, se rendre utile, sauver, trouver avantage à, tirer avantage de, exploiter, profiter, utiliser, tirer un bon part de, valider, valoir,

homme-pensee-snail ~sme0017   Vous en voulez encore?

utilité, efficacité, avantage, profit, fruit, commodité, utilisation, exploitation, nécessité, validité, validation,

homme réfléchi   Toujours en galère?

positif, utilitaire, intéressé, obligeant, vade-mecum, ancre de salut, branche de salut, planche de salut, poule aux oeufs d'or, profitablement,

ecrivain-voler-dehors ~sme0018   Allez donc voir:

V. bénéfice, bon

 


 

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16 août 2010 1 16 /08 /août /2010 23:11

  Le verdict de plombSeuil. Policiers. Mai 2009

 
   Policier. L'avocat Mickey Haller hérite du cabinet de son collègue J. Vincent , mort assassiné. Il assure, en toute urgence, la défense d'un magnat du cinéma, accusé de meurtre. 
Un policier, un  excellent Connelly à dévorer.


Incipit
Tout le monde ment.
Les flics. Les avocats. Les témoins. Les victimes.
Le procès n'est que concours de mensonges. Et dans la salle d'audience, tout le monde le sait.
Le juge. Les membres du jury, même eux. Tous, ils viennent au prétoire en sachant qu'on va leur mentir. Tous, ils prennent place dans le box et sont d'accord pour qu'on leur mente.
L'astuce, quand on s'installe à la table de la défense, est de se montrer patient. D'attendre. Pas n'importe quel mensonge, non. Seulement celui dont on va s'emparer et, tel le fer porté au rouge, transformer en une lame acérée. Celle dont on va pouvoir se servir pour d'un grand coup éventrer l'affaire et lui répandre les boyaux par terre.
Mon boulot, c'est de forger cette lame. De l'aiguiser. Et de m'en servir sans pitié ni conscience. D'être enfin la vérité en un lieu où tout n'est que mensonges.


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14 août 2010 6 14 /08 /août /2010 22:00

 

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J’ai eu le plaisir de participer au dîner littéraire organisé par le Sofitel de Marseille. Un endroit magnifique, 7ème étage du Sofitel avec une vue éblouissante sur le Vieux-Port.

                                                         LA PROVENCE du 19 Mars 2010

Bernard Werber, l'auteur aux 15 millions de lecteurs, était l’invité. Charmeur, éloquent, vif, brillant, son discours est rodé, et il a conquis l’assistance.
Il nous a notamment surpris en expliquant qu’il ré-écrivait 3, 4, 5 fois chacun de ses livres car tel le romancier scientifique qu’il est, il explore toutes les pistes. Il a renchéri en expliquant qu’il pourrait même écrire plusieurs livres par an, mais que ni les lecteurs ni les éditeurs n’étaient prêts à soutenir un tel rythme.
D'après lui, un bon roman comporte une histoire d'amour (allusion à ses lectrices), le lecteur doit s'identifier au héros, et doit sortir transformé de sa lecture. Il a également évoqué toutes sortes de sujets, dont l'éducation des enfants: Laissons briller leur diamant intérieur (allusion à la chanson de Pink Floyd: Shine on your crazy diamonds).
J’ai lu, il y a fort longtemps
Les Fourmis (bien sûr) et surtout  Les Thanatonautes qui m’avait fascinée.
Je vais lire son dernier livre
Le Miroir de Cassandre et j’en espère autant de plaisir que celui de cette rencontre.

link : site de Bernard Werber

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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 21:57

Pour s’amuser à bien articuler,

un petit recueil de phrases à répéter

seul ou à plusieurs !                            

Laurent Gaulet

 

(AUR) (OR) (èRE) (EUR)

 

L’arabe Ali

est mort au lit.

Moralité :

Maure Ali,

t’es mort alité !

ä Ma sœur est maire,

mon père est frère,

ma mère est sœur,

mon frère est masseur.

 

(Bi) (BO) (Lé) (LO)

(CUI) (FRU) (DRUI) (PRU)

ä « Ah, qu’il est beau,

le débit de lait.

Ah, qu’il est laid,

Le débit de l’eau.

Débit de lait si beau,

débit de l’eau si laid.

S’il est un débit beau,

C’est bien le beau débit de lait. »

Charles Trenet « Débit de l’eau, débit du lait ».

Le fou chantant (vol 2). 1940/45

ä Donnez-lui, à minuit,

Huit fruits cuits

Et si ces huit fruits cuits lui nuisent,

Donnez-lui, à midi,

Huit fruits crus

(CHAN) (SIN) (SON) (SAN)

(DIN) (DI) (DON) (DU)

ä Un chasseur sachant chasser

Doit savoir chasser

Sans son chien

ä Didon dit :

« donne donc du dos dodu de dodu dindon ! »

Et Didon dîna , dit-on, du don du dos dodu d’un doux dodu dindon du Doubs

(EX) (STEC) (ESC) (SEC)

 

ä Je veux et j’exige

d’exquises excuses

ä Qu’est-ce qu’un complexe abracadabrantesque ?

(FA) (FE) (FI) (FO) (FU)

(RA) (RE) (RI) (RO) (RU)

ä IL était une fois,

dans la ville de Foix,

un homme de foi

qui vendait du foie.

Il se dit : « Ma foi,

c’est la dernière fois

que je vends du foie

dans la ville de Foix

ä -Dis-moi, petit pot de beurre !

Quand te dépetit pot de beurreriseras-tu ?

-Gros pot rond de beurre,

je me dépetit pot de beurreriserai

quand tous les petits pots de beurre

se dépetit pot de beurreriseront

et auront dégros pot rond de beurreriseré

tous les gros pots ronds de beurre

(KA) (KER) (KI) (KOR) (KU) (KAR) (KE) (KIR) (KO) (KUR)

 

ä Coco, le concasseur de cacao, courtisait Kiki la cocotte.

Kiki la cocotte convoitait un caraco Kaki à col de caracul : mais Coco, le concasseur de cacao ne pouvait offrir à Kiki la cocotte qu’un caraco kaka sans col de caracul.

Le jour où Coco, le concasseur de cacao, vit que Kiki la cocotte arborait un caraco kaki à col de caracul, il compris qu’il était cocu.                                                         Bernard Haller

(MA) (NE) (MI) (NO) (MU)

 

ä Maman m’a mis ma main sur Mamie,

mais Mamie m’a mis ma mie dans ma main.

Armand n’a ni ami ni nana.

Anna n’a ni ami ni amant.

(PA) (PI) (PIN) (POU)

(PE) (CHI) (Pé) (CHA) 

ä Chez les Papous,

y’a des Papous papas à poux papas,

des Papous papas à poux pas papas,

des Papous pas papas à poux papas,

et des Papous pas papas à poux pas papas

Franquin. Gaston Lagaffe. Dupuis

ä Un pêcheur pêchait sous un pêcher.

Le pêcher l’empêchait de pêcher.

Le pêcheur coupa le pêcher.

Le pêcher n’empêcha plus

le pêcheur de pêcher !

(SA) (CHE) (Sè) (SI) (CHO) (CHA)

(PA) (PIA) (Pié) (Nié)

ä Les chaussettes de l’archiduchesse

sont-elles sèches ou archi-sèches ?

ä La pipe au papa du pape Pie pue.

Jacques Prévert

(SA) (SEN) (SI) (SON) (SU) (SAU) (SE) (SIN) (SO) (SUN)

ä - Combien sont ces six saucissons-ci ?

- Ces six saucissons-ci sont six sous.

- Si ces six saucissons-ci sont six sous,

c’est trop cher !

ä Si ces six scies–ci scient

si bien ces cyprès-ci,

ces six cent scies-ci scieront

ces six cent cyprès-là

(TA) (TOU) (TI) (TAN) (TON) (TU)

 

ä - Tati, ton thé t’a-t-il ôté ta toux ?

disait la tortue au tatou.

- Mais pas du tout, dit le tatou,

je tousse tant qu’on m’entend

de Tahiti à Tombouctou

Si tu t’entêtes à tout tenter,

tu t’uses et tu te tues à tant t’entêter

ä Ta tata t’a dit que

mon tonton tond ton tonton ?

     

 

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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 21:56
Un roman français-copie-1   (de l'Académie des Lettres Pyrénéennes) 
                                                                               Grasset. Août 2009

                                                                               Prix Renaudot 2009

 Le prétexte du livre: en janvier 2008, Frédéric Beigbeder est interpellé par la police pour usage de stupéfiants sur la voie publique et délit de fuite. Sa garde à vue provoque une réflexion et une plongée dans ses souvenirs.
 

Je m'étais dit que je ne lirais plus Beigbeder. Enervée par son personnage public, superficiel, et par la suffisance de son écriture. Même s'il possède un réel talent pour sentir son époque et des formules qui font mouche.
Je suis donc partie à la découverte de son
Roman français avec un à-priori défavorable.
Finalement:
- J'ai aimé sa façon de décrire son enfance et d'intercaler les souvenirs et leur interprétation par l'homme adulte. 
- Le Beigbeder qui critique le monde judiciaire ne m'a pas convaincue: il est sans aucun doute en colère, découvre un monde humiliant et révoltant mais trop de nombrilisme ne favorise pas la compassion.
- Pour quelqu'un qui n'a pas de souvenirs, il en raconte beaucoup!  Encore trop de tics "beigbedereux".
- Au final, une certaine profondeur apparaît, dimension qui lui manquait totalement, qui l'intimidait sans doute...
Une lecture agréable, d'autant plus qu'inattendue! 


Extraits
Prologue:
Je suis plus vieux que mon arrière-grand-père. Lors de la deuxième bataille de Champagne, le Capitaine Thibaud de Chasteigner avait 37 ans quand il est tombé, le 25 septembre 1915 à 9H15 du matin entre la vallée de la Suippe et la lisière de la forêt d'Argonne. J'ai dû harceler ma mère de questions pour en savoir plus; le héros de la famille est un soldat inconnu.

1. Les ailes coupées
Je venais d'apprendre que mon frère était promu chevalier de la Légion d'honneur, quand ma garde à vue commença.

10. Avec famille
J'ai rêvé d'être un électron libre mais on ne peut pas se couper éternellement de ses racines. Retrouver cet enfant sur la plage de Guéthary, c'est accepter de venir de quelque part, d'un jardin, d'un parc enchanté, d'une prairie qui sent l'herbe fraîchement tondue et le vent salé, d'une cuisine au goût de compote de pommes et de pain rassis.

 


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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 11:40

       Le roman de l'été    P.O.L. Août 2009

John Bennet a 55 ans, , profite de son héritage pour s'installer dans la maison de vacances. Il veut écrire un livre, peine, rencontre les "locaux", reçoit sa fille et ses amis en vacances. Son voisin voudrait percer une fenêtre dans la façade de sa maison pour voir la mer, vit mal l'interdiction.  

   Moins prétentieux que ses précédents romans que je trouvais encensés à la hauteur de la photogénie de l'auteur.
Les destins croisés, les points de vue différents , la description des rapports sociaux, l'esprit désabusé, tout cela forme une chronique douce-amère intéressante , bien vue et agréable à lire.
Il manque juste un petit quelque chose: les personnages se cotoyent sans créer de véritables liens, trop de pistes intéressantes partent dans tous les sens et n'aboutissent pas. 
Un auteur à lire.

Extraits
Il laissa le téléphone sur la table et se servit une nouvelle tasse  de thé froid trop infusé. Pourquoi un type aussi intelligent que lui, aussi critique que lui sur les choses, ne pondait à l'écrit que d'assommantes évidences? Pourquoi n'était-ce pas plus simple d'écrire aussi habilement que l'on réfléchissait?

"C'est ça, le secret de l'équilibre du monde. C'est ça, la formule originelle de la création: la parfaite imperfection des choses. L'équilibre parfaitement déséquilibré. L'évidence contrariée. Rien n'est simple, rien n'est juste, rien n'est logique jusqu'au bout. Tout est infiniment nuancé, complexe et subtil. Les plus sensibles ne font pas nécessairement des artistes, les persévérants ne sont pas forcément récompensés, l'argent ne fait pas le bonheur, la beauté ne fait pas toujours le charme, (.........)".

Il ne laissa rien deviner non plus de son agacement à la perspective d'héberger une personne de plus à la maison à partir de vendredi. Que sa fille vienne passer des vacances avec des copains, il fallait reconnaître qu'il en aimait surtout le principe. Les draps propres à aller chercher dans les armoires, les courses à faire pour tout le monde, les vêtements qui traînent dans la cuisine, les serviettes humides en boule sur les chaises, le sable dans la maison, la salle de bains toujours occupée, les odeurs de clope dans les chambres, les horaires pas possibles, les CD pas remis dans leurs boîtiers, les téléphones portables qu'on n'éteint pas pendant le déjeuner, les tables mal débarrassées et les vaisselles pas faites, ça, il détestait.
Mais ce qu'il détestait peut-être davantage, c'était la jeunesse en soi de ces jeunes, l'innocence insolente avec laquelle ils affichaient leur jeunesse.


 

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