Grimpant colline un mulet,
Emmitouflé d'oliviers.
Sur son fardeau, grand gamin
Tape sur les oliviers,
De sa badine à mulets.
Tombent de ces oliviers
Fruits, qu'engloutit le gamin
Que n'aura point son mulet.
Malgré récolte, gamin,
Sur ce mont des oliviers,
File à l'école, gamin !
Sinon resteras mulet,
Gaulant toujours oliviers,
Bête comme mule, eh ?
Cours donc étudier, gamin !
© Chantal ROBILLARD
Poème lu sur le blog de Chantal Robillard sur le Maroc: link
Voir mes autres billets
Le sirène et la licorne. Chantal Robillard.
La fontaine aux fées. Chantal Robillard.
Les sept fins de Blanche-Neige. Chantal Robillard
Chantal Robillard: Radieuse radiée
Consacrant dorénavant plus de temps à l'écriture, Chantal Robillard prépare un livre galactique, astronomique, spatial.
A l'occasion de son départ à la retraite, quittant son poste de conseillère pour le livre et la lecture, à la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles de la région Provence Alpes Côte d'Azur), elle nous a lu avec humour un discours d'adieu tel que l'on peut attendre de sa part, ciselé et tissant 2 fils de contraintes d'écriture: un abécédaire et un "je me souviens".
En voici quelques extraits. L'intégrale à lire sur: link
Petit abécédaire de radieuse radiée
( )
Evidemment, je me souviens aussi d'un autre maire qui construisit sa médiathèque non à l'endroit prévu, mais à côté, en contournant un arbre. J'en fis une nouvelle : « le Pin, le maire et la médiathèque». Non, non, je ne suis pas Eric Rohmer !
Fichtre, refaire des discours d'inauguration ou de remises de prix m'ennuyait à la longue, alors je me souviens d'y avoir glissé parfois quelque contrainte oulipienne, transformant tel discours en «marché de pas d'i pas d'o», tel autre en tautogramme ou truffé d'alexandrins.
( )
Une bonne fée, j'en avais une de longue date à Aix en Provence : Paule Constant, rencontrée à Fribourg en Brisgau ! Je me souviens que nous y avions évoqué les contes, elle voulait me faire venir à Aix pour en discuter auprès de son public. Ce fut fait en 2005 et ce fut mon premier séjour dans cette ville de fontaines, où nous baptisâmes ensemble celle de la cour de l'hôtel Maynier d'Oppède : «fontaine Jean le Bleu»*. En hommage à qui, au fait ? Depuis, chère Paule, c'est à la vie, à la mort entre nous. Et nous n'avons pas fini de travailler ensemble ! Mais chut...
( )
What a shame, je me suis souvenu seulement l'autre jour d'une phrase clef du Mariage de Figaro : «Ne pouvant asservir l'esprit, on se venge en le salissant». Honni soit qui mal y pense !
( )
Ah zut, mais ne vous avais-je point dit que le métier de conseiller livre est dangereux ? J'aurai eu, en tout cas, très grand bonheur à l'exercer 20 ans de rang et m'en ramentevrai toujours :que ma joie demeure !
© Chantal ROBILLARD
*cf ma nouvelle «la fée de la fontaine Jean le Bleu» in «Comment j'ai lu les contes de fées» / Centre des écrivains du Sud. Marseille : Transbordeurs, 2006.