Ou comment les mots SMS sont chargés de tous les maux…
Le langage SMS modifie les caractéristiques orthographiques ou grammaticales de la langue afin de réduire le nombre de caractères saisis, la longueur du message, et accélérer la saisie sur le clavier numérique d’un téléphone portable.
Les professeurs se plaignent de l’utilisation du langage SMS dans les copies, des comités se sont créés pour lutter contre l’utilisation de ce langage dans les communications Internet, les entreprises s’affolent du niveau de correction écrite de leurs jeunes employés. Partout, on accuse le langage SMS d’avoir des conséquences nuisibles pour l’apprentissage de l’écrit, d’être la cause d’une baisse du niveau de l’écrit des jeunes générations.
Bien entendu, rien n’est plus faux.
- Soyons un peu logiques. L’apprentissage de la langue écrite se fait à l’école primaire, l’utilisation importante de SMS à partir de l ‘adolescence. La synchronisation est mauvaise.
- Soyons scientifiques. Depuis les années 90, de nombreuses études en France, au Canada, en Belgique (source Ministère de l’Education Nationale) ont démontré exactement le contraire. Les idées reçues ont la vie dure.
Alors pour quelles raisons retrouve-t-on des SMismes dans les écrits scolaires, alors que la plupart des élèves savent pertinemment que ce langage est un registre à part ?
- Manque de concentration et reprise d’habitudes acquises au quotidien.
- Manque d’implication dans le travail effectué.
- Manque de temps pour finir le travail demandé.
Plus grave :
- Le jeune ne possède pas la compétence écrite adéquate. Il utilise alors le seul moyen de communication qu’il possède.
Question : qu’a-t-il appris pendant ses années de primaire ?
- Le jeune sait qu’il va commettre une faute. Plutôt que de tenter de trouver la solution, il choisit la facilité et commet une faute volontaire : « se » remplace systématiquement « se », « ce », « ceux » ; « sa » remplace « sa » et « ça » ; « chanté » remplace « chanté », « chanter », « chantez », chantais », « chantait », « chantaient », « chantai ».
Question : qu’a-il appris pendant ses années de primaire, et pourquoi ne peut ou ne veut-il pas réfléchir au problème ?
Ne déplaçons pas les responsabilités. Il est peut-être enfin temps de chercher à adapter l’enseignement, à réfléchir à toute la chaîne pédagogique, pour lutter contre la baisse du niveau de l’écrit dans les jeunes générations plutôt que d’accuser à tort l’utilisation du SMS, qui n’est qu’un code de communication, associé à un support particulier.
Pour finir, il est intéressant de constater deux tendances récentes :
- Pendant quelques années, le langage SMS a essaimé sur les chats, les forums et toutes les communications Internet. Plus difficile à déchiffrer pour le lecteur, il revient à son média d’origine, le téléphone portable.
- De nombreux jeunes utilisateurs, devenus adultes, se détournent de l’utilisation massive de ce langage codé et n’en gardent que les principales et meilleures trouvailles.