Buchet, Chastel. Septembre 2010.
Sélection du prix des lecteurs des Ecrivains du Sud 2011
Corps est court!
Quelque 150 pages d'un quasi format poche pour explorer les mystères du corps féminin ainsi que nous le laissent entendre le titre, la photo et la quatrième de couverture.
Corps est léger!
Catégorie "roman", pas d'histoire cependant mais un sujet: la narratrice observe le corps des femmes qui défilent dans son institut de beauté, révèle quelques confidences. Elle se souvient également de son enfance lorsqu'avec sa soeur Else, elles cherchaient à comprendre le mystère de la chambre à coucher de leurs parents et observaient attentivement les femmes de leur entourage et même de ses émois face à son cousin Jan.
Corps est sobre!
Un style dépouillé, froid, des phrases courtes, une syntaxe"moderne" débarrassée de la ponctuation et des négations .
Corps est "presque"!
Presque bien, presque intéressant. Un livre à la fois décevant et attirant. Il ne remplit pas ses promesses, et l'ennui n'est pas loin, certains passages manquent totalement d'intérêt, les réflexions ne sont pas assez poussées. Le style ne permet pas aucune empathie. A la fin du livre, a-t-il vraiment commencé? Pourtant de belles pages sauvent l'ensemble. Presque!
L'éditeur a-t-il fait son travail?
Le corps est la dernière chose qui nous reste. Le corps est la première et la dernière chose, de la naissance à la mort on a le même. Il ne change pas quoi qu'on en dise. Ne croyez pas ceux qui disent le corps change. Il change pas. C'est le nôtre malgré ce qu'il a vu, subi, même si c'est un autre, c'est malgré tout le même de la naissance à la mort.
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Comme toujours Else retourne à la commode, ouvre un autre tiroir que celui des bas et de la combinaison, en retire un foulard de mousseline qu'elle attache en capeline à son cou. Elle attrape aussi une autre démarche quand elle se déhanche, elle exagère je trouve. Personne ne marche comme ça à la ferme. Les dix centimètres de talon lui donnent le droit, avec l'autre vision du monde vient une autre langue où on ne dit plus "on" mais "l'on". "Il faut que l'on songe à s'en aller". On peut quitter la ferme grâce à une simple apostrophe.
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Arrête le gloss, arrête les caleçons. C'est fini tout ça Ludmilla, ce n'est plus pour toi. Une femme est belle quand elle est dans la vérité de son corps, cette personne lui dirait. La vérité de son corps, cette personne lui dirait. La vérité du corps est une coïncidence entre les années et la matière de la chair, entre l'extérieur et l'intérieur.