Gallimard
Coup de coeur
Lauréate prix Goncourt des lycéens 2011
Lauréate prix du roman historique de Levallois 2011
3ème sélection prix Goncourt 2011.
2ème sélection prix Médicis 2011
1ère sélection prix Renaudot 2011
Lauréate prix des lecteurs du centre des Ecrivains du sud 2012
Un conte, un merveilleux conte du Moyen -âge. L'imagination poétique de Carole Martinez nous emporte dans un rêve mystique et sensuel, violent et romantique.
Une histoire, un souffle, un talent!
L'héroïne est forcément jeune et belle et s'appelle Esclarmonde.
Je suis Esclarmonde, la sacrifiée, la colombe, la chair offerte à Dieu, sa part. J'étais belle, tu n'imagines pas, aussi belle qu'une fille peut l'être à quinze ans, si belle et si fine que mon père, ne se lassant pas de me contempler, ne parvenait pas à se décider à me céder à un autre. j'avais hérité de ma mère une lumière sur la peau qui n'était pas commune. Derrière mon visage d'albâtre et mes yeux trop clairs, une flamme semblait vaciller, insaisissable.
Dans tout conte, il y a un prince charmant. Celui-ci, Lothaire, n'est ni prince ni charmant!.
Restait Lothaire, gorgé de rage et d'ambition. Sa fougue et son habileté aux tournois lui avaient si bien permis de se distinguer que, de l'avis de tous, même de mon père, son bon sang viril méritait de se perpétuer. Cette union était donc une aubaine. Une fois marié, il deviendrait seigneur à son tour: sa femme, aussi frêle, docile et muette fut-elle, lui conférerait une nécéssaire épaisseur, celle des bâtisseurs de lignées. Il restait des places à prendre dans ce comté de Bourgogne. Ma matrice le projetterait dans l'avenir, il labourerait ma chair comme il faut pour que sa gloire put s'y enraciner, pour que sa descendance fut forêt, beaux garçons qui, prenant sa suite, porteraient son nom, abriteraient son sang, sa mémoire, sa gloire pour les siècles des siècles, sans compter la dot et l'alliance attachées à celle qu'on lui donnait jusqu'à ce que la mort s'ensuive.
Mais Esclarmonde refuse sa condition et, le jour de son mariage, se consacre à Dieu, d'une manière violente et spectaculaire.
Comment échapper à cette destinée sinon avec l'aide du Christ? ( ) Béguines, mystiques, recluses volontaires parvenaient parfois à mener leur entourage et gagnaient une liberté autrement inconcevable. Une autonomie à laquelle presque aucune autre femme de ma caste ne pouvait prétendre.
Mais à quel prix?
Elle croit trouver la paix en s'emmurant dans une cellule collée à la chapelle du château, mais la vie ne s'arrête pas aux barreaux. Elle connaîtra le pouvoir, l'amour, l'enfantement, les visions, la croisade, la violence.
Le précédent livre, Le coeur cousu ( Coup de coeur, 9 prix littéraires) était tout aussi envoûtant, plus fantastique. Carole Martinez se renouvelle complètement avec son second roman et pour notre plus grand plaisir. Et si défauts il y a , je ne veux pas les voir! A quand le troisième?