JC Lattès, février 2012
J'adore Jocelyne!
Elle est mercière à Arras, (il y a plus glamour!), et blogueuse: dixdoigtsdor est un vrai succès. Une journaliste de l'Observateur de l'Arrageois est passée à la mercerie ce matin. Elle voulait m'interviewer à propos de mon blog, dixdoigtsdor.
C'est un blog modeste.
Elle a deux amies foldingues. Grâce à elles, je suis ronde mais soignée, manucurée; je suis au courant des coucheries des uns et des autres, des problèmes de Denise de La Maison du Tablier avec la traîtresse Genièvre de Loos et ses 49° d'alcool, de la retoucheuse de chez Charlet-Fournie qui a pris vingt kilos depuis que son mari s'est entiché du shampooineur de chez Jean-Jac, et nous avons toutes trois l'impression d'être les trois personnes les plus importantes du monde.
Enfin d'Arras.
De la rue, en tout cas.
Elle a un mari bourru qu'elle aime. Je suis heureuse avec Jo.
Ses enfants sont grands et vivent leur vie. Son père perd la mémoire. Elle a 47 ans. Moi, mes rêves, ils se sont enfuis.
Elle joue à l'Euro Millions. Je ne sais pas comment, mais je sus.
Je sus sans avoir encore regardé les chiffres, que c'était moi.
Une chance sur soixante-seize millions, et ça tombait sur moi. Je lus l'encadré dans la Voix du Nord. Tout y était.
Le 6, le 7, le 24, le 30 et le 32. Les étoiles numéro 4 et 5.
Un bulletin validé à Arras, place des Héros. Une mise à deux euros. Un système flash.
18 547 301 euros et 28 centimes.
Alors je fis un malaise.
Elle ne dit rien, à personne. Ce qui m'arrive est terrifiant.
Et, en bonne ménagère, elle liste ses besoins, ses envies. (...) Un économe. (Amusant quand on a dix-huit millions!!!)
C'est un livre attachant, sans fioritures, sans prétention et un des succès du moment. Normal, ce livre est une pulsion de vie. J'aurais aimé un peu plus long, j'aurais aimé une autre fin mais c'est un souffle d'air frais, une bouffée d'oxygène, de bon sens dans une société trop matérialiste!
Sérieusement, vous feriez quoi, vous, à sa place?
Il n'y a que dans les livres que l'on peut changer de vie. Que l'on peut tout effacer d'un mot. Faire disparaître le poids des choses. Gommer les vilenies et au bout d'une phrase, se retrouver soudain au bout du monde.
C'est le deuxième livre de ce publiciste dont le premier L'écrivain de famille était partiellement autobiographique.
Ecouter une interview de Delacourt
Fin avril 2012: plus de 100 000 exemplaires vendus! Pour connaitre plus de détails sur le succès de ce roman, lire: Ces inconnus qui ont conquis le public . Et bien sûr, des producteurs ont acheté les droits pour une adaptation.