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15 juillet 2010 4 15 /07 /juillet /2010 20:04

9782266199964 Folio, Juin 2010

 

 Il vient de sortir en poche , et c'est LE poche à emmener cet été!  

Le roman le plus réussi de l'écrivain américain qui vous tient en haleine tout le long de ses 694 pages!

 


 Recette du quatre quarts réussi !

Quatre quarts1/4 d'émotion,

1/4 de malheur,

1/4 de suspense,

1/4 de voyages,

une pincée d'intelligence, un zeste de culture,

le tour de main du maître queux Douglas Kennedy. 

Vous n'avez plus qu'à déguster!

 

Incipit:

Le soir de mon treizième anniversaire, j'ai fait cette déclaration: "Je ne me marierai jamais et je n'aurai jamais d'enfants."

Cette phrase prononcée par Jane déclenche un engrenage de malheurs: son père quitte sa mère qui le lui reprochera toute sa vie. Jusqu'à ce que Jane, désespérée, décide de "quitter le monde".


Extraits

p 105: Là se trouve l'avantage de ne pas avoir beaucoup d'argent: on apprend à mener une vie intéressante sans nourrir des besoins incessants. C'est seulement quand on commence à gagner beaucoup que l'on se retrouve convaincu de la nécessité de se procurer des choses auxquelles on ne pensait même pas auparavant, et une fois qu'on les a obtenues, on se met à convoiter ce que l'on n'a pas encore; (     )

L'argent: la drogue la plus trompeuse qui soit, car elle nous donne l'illusion de pouvoir contrôler notre destin. Un vrai mensonge.

Pourtant au cours de mes premiers mois à Freedom Mutual, l'argent a été pour moi une sorte de nouvel amant complètement déjanté, résolu à me faire partager une vision du monde qui m'était inconnue. D'un coup, je laissais derrière moi les petits calculs étriqués de la frugalité pour embrasser les plaisirs de la vie, à commencer par ne pas passer de longs moments à ruminer le prix inscrit sur l'étiquette.


P 427: -Je n'en doute pas, Jane, mais c'est pourtant de ça que nous devons parler. D'Emily. Du seul être dans votre vie qui vous ait apporté...

-Vous ne savez foutrement rien, l'ai-je coupée.

-Ah oui? Très bien, alors dites-moi qui d'autre vous a jamais rendue heureuse? Un père toujours absent, qui non seulement vous a abandonnée mais vous a obligée à renoncer à une carrière dans la finance? Une mère qui n'a jamais cessé de vous critiquer et de vous dévaloriser? Ou bien votre premier amour, un homme marié, plus âgé, qui a préféré....


p 692: Lentement, très lentement, j'ai relevé la tête et j'ai vu... un lac. A la surface impeccablement lisse, sereine, et dont la couleur, un vert emeraude parfait, était au delà du cliché. Et derrière la rive qui nous faisait face, une vaste prairie, puis un mur de montagnes. C'était une journée idyllique comme il y en a dans l'Ouest, avec un ciel sans nuages, un soleil exubérant qui m'a d'abord éblouie mais qui baignait chaque chose d'une couleur de miel. J'ai observé cette étendue d'eau, cet admirable caprice de la nature enchâssé au centre d'un amphithéâtre de glaciers aux pics enneigés.

 

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13 juillet 2010 2 13 /07 /juillet /2010 14:56

L’iPad n’est pas un ebook, c’est bien plus que cela ! C’est un cheval de Troie qu’Apple, avec tout son talent, introduit dans le marché du numérique pour imposer son modèle de développement aux utilisateurs, concurrents et fournisseurs de contenus culturels.

 

2 axes de développement: 

1er axe: Apple a depuis plusieurs années défini l’équipement du grand public avec 3 produits principaux multimédias et non pas multiplication infinie de produits.

      1/ Un petit appareil nomade que l’on emmène partout avec soi, qui permet de téléphoner, surfer, écouter de la musique, prendre des photos… C’est l’iPhone dont nous avons déjà la quatrième version. Un "smartphone".

      2/ Un appareil fixe (même s’il change de place dans la maison) et puissant, pour la maison, pour toute la famille qui permet de surfer, travailler, jouer, voir des films, tout ce que l’on connaît déjà et bientôt gérer la domotique de la maison. C’est toute la gamme des Mac. Un "ordinateur".

     3/ Un petit appareil nomade pour la maison et pour l’extérieur, léger et maniable, qui permet de surfer, de lire livres et journaux, de regarder des vidéos, d’écouter de la musique. C’est l’IPad dont la première version est désormais disponible. Une "tablette".

 

2ème axe: Apple continue sa stratégie : passer de l’informatique à la culture, vendre des applications supplémentaires et créer un phénomène d’entonnoir.

Tout a commencé avec l’iPod, fer de lance de cette statégie pour la création de la plate forme iTunes  Store. (iPod : solution complète avec lecteur MP3, logiciel de gestion et de téléchargement de musique (iTunes) magasin de musique en ligne (iTunes Store)).

Apple a imposé les règles du jeu de la musique numérique avec son logiciel permettant d’organiser sa disco numérique par titre, artiste, genre. C’est un boulevard pour la vente de morceaux à l’unité (2003). A l’unité= 1, 29 puis 0,99$ le titre. Apple a cassé le modèle économique du CD. Et rendu les clients captifs !!!

En 10 ans, la plate forme de téléchargement iTunes a obtenu une position dominante. Aux USA, ITunes capte 70% des ventes de musique numérique. (Amazon MP3 = 12% !!!)

Depuis 2008, iTunes est le 1er distributeur de musique tous supports confondus devant supermarchés Wall-Mart et Amazon qui distribuent aussi des disques physiques. En France, iTunes représente 60% du marché.

iTunes va lancer prochainement un service d’écoute par abonnement.

C’est une manne financière : Apple conserve 30% des sommes dépensées sur iTunes sans produire de contenu !

A noter : Le Département de la Justice américaine a lancé une information préliminaire pour abus de position dominante

 

 

ipad

 

 

 

 

 

L’iPad, comme l’iPod en son temps, va façonner le marché.

 

 

 

 

A noter: Windows s'allie à une vingtaine de partenaires, (et oui!, dont Sony, Samsung, Toshiba, Panasonic, HP, Fujitsu,...) pour lancer des tablettes concurrentes à l'iPad, équipées de Windows 7.


iBooksL’iPad  se positionne dans les secteurs du livre et de la presse, se substitue à terme aux canaux de distribution des livres et de la presse, se réserve les contacts clients. 

 Les éditeurs numérisent leurs fonds et passent des contrats qui prévoient l’exploitation numérique des œuvres. Dans la plus grande opacité !

 


App StoreL’iPad dispose du wifi et d’un grand écran, bon son, belle définition et propose toutes les fonctionnalités , excepté le téléphone: vidéos clips, contenus interactifs. (Ex relier l’artiste à ses fans). Nouveau développement d’iTunes et de l'App Store en perspective.

Avec iTunes, Apple passe du simple statut de constructeur d’ordinateur à celui de distributeur de tous contenus culturels (musique, clips, films, écrits).


 

Les produits sont éphémères, mais pas les technologies ni les conséquences qu’elles ont sur la société.

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7 juillet 2010 3 07 /07 /juillet /2010 16:54

La fille du gobernator Gallimard, Juillet 1994

Résumé du livre :

Aujourd’hui, je préfère laisser la parole à Olivier Barrot, « un livre, un jour », sur fond de Guyane pour résumer le livre.

http://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/CPC94008829/paule-constant-la-fille-du-gobernator.fr.html.


4ème de couverture

Au lendemain de la Grande Guerre, le nouveau Gobernator du bagne, héros et gueule cassée, débarque à Cayenne pour y prendre ses fonctions. Il est accompagné de sa femme, l'admirable infirmière qui le soigna, et de leur fille Chrétienne âgée de sept ans.
 Si le bagne représente pour les parents le lieu de l'expiation, de la rédemption, voire du salut, il est pour l'enfant celui d'une longue descente aux Enfers. Confiée aux bagnards, élevée, habillée, coiffée par les plus endurcis des criminels et les plus tendres des voyous, Chrétienne apprend la vie.
 Dans sa jubilation et sa cocasserie, cette « Alice au pays des démons » est une superbe création littéraire dont la poésie désespérée ne peut être que le violent exorcisme de l'enfance.

 

 

Ai-je aimé ce livre ?

 Oui, mille fois oui ! Pour le style de l’auteure. Je l’ai fini il y a quelques jours, il est truffé de petits papiers glissés entre les pages pour relire des passages qui m’ont marquée mais en fait c’est tout le livre qu’il faut relire. Ce que je fais !

Qui pourrait penser que cette femme en apparence si douce puise autant de force en elle pour écrire de façon si musclée, si féroce, si violente, si révoltée ? Dans une interview, elle cite trois traits féminins : « force, pouvoir et sublimation » ; j’ai retrouvé tout cela dans son style.

Ce n’est pas un livre de plage que l’on lit entre 2 châteaux de sable ! La Guyane et sa nature extrême, le bagne, univers carcéral fermé, et ses personnages terribles en sont la toile de fond. Un livre sur une enfance non pas maltraitée, mais mal traitée. Un jeu sur la dualité entre innocence et culpabilité : Chrétienne n’est pas seulement une enfant mal aimée, elle est aussi féroce au point de faire peur aux bagnards ! Un enfer où l’on dresse une enfant plutôt qu’on ne l’éduque : scène terrible où elle doit tuer un chiot qu’elle a abandonné. C’est un livre qu'il faut savoir recevoir.


 

Paule Constant

Extrait d’une interview de Catherine Argand (Lire) le 01/04/1998 :


Vous évoquez la vie cruelle d'une petite fille sous les tropiques. Vous avez écrit aussi La fille du gobernator pour comprendre votre vie?

P.C. Oui, mon père, lorsque j'étais enfant, me terrorisait. Alors que nous vivions sous les tropiques dans des conditions précaires et éprouvantes, il nous disait que c'était un honneur, qu'il fallait se mettre au service des autres, savoir se mortifier. J'ai vécu mon enfance en proie à une immense culpabilité et c'est en écrivant ce livre où je décris toutes mes peurs d'enfant que je me suis délivrée du cauchemar.

Quelle est la part d'autobiographie dans vos romans?

P.C. Toute fiction se nourrit d'expérience en même temps qu'elle invente. Je vais vous raconter une anecdote. Après avoir écrit La fille du gobernator, je suis retournée sur les lieux du crime, à Cayenne. Pendant trois jours, sous le ciel bleu, je n'ai rien retrouvé de ce que j'avais évoqué. Aurais-je tout inventé? Et puis, la pluie tombe, les témoins de l'époque se font connaître. Suis-je enfin rassurée? Non, pas du tout, au contraire, je suis catastrophée: je n'ai rien inventé. Ce rapport ambigu que l'écrivain entretient avec la réalité est reconduit dans ses rapports à sa famille.

C'est-à-dire?

P.C. Il est terrible pour une famille de compter un écrivain dans ses rangs. Soit il est considéré comme un appareil enregistreur qui révèle des secrets de famille et leur donne un sens erroné. Soit comme un affabulateur. Je sais ce que c'est d'être parent et donc, consciemment ou non, d'être mis en accusation simplement parce que toute histoire commence avec des parents que l'on veut rapporter à son destin et qui ne veulent appartenir qu'au leur. La vérité, c'est qu'à partir du moment où j'écris mon roman familial, je l'invente. Forcément. Et lorsqu'il est achevé, j'accorde beaucoup plus de réalité à ce que j'ai écrit qu'à ce que j'ai vécu. Tout est littérature dans ma vie!

Je me souviens de mon père me disant dans mon adolescence: «Pense toujours, lorsque tu fais ou dis quelque chose, que tu es jugée par un mess de sous-officiers.» S'il savait comment la compagnie des femmes juge les hommes, comment elles se conduisent lorsqu'elles sont entre elles! C'est sans doute pour cela qu'on demanda longtemps aux dames de garder le silence.

Lorsque vous évoquez votre père, c'est comme si la statue du Commandeur se dressait d'un coup...

P.C. C'est pour lui sans doute que je me suis mise à écrire. Pour compter à ses yeux. Parce qu'un jour, comme je lui montrais devant une large assemblée une dictée où je devais avoir fait une vingtaine de fautes, il lança: «Tout ce qu'on peut dire, c'est qu'elle ne sera jamais Françoise Sagan!» Après avoir lu La fille du gobernator, où il est question très clairement de lui, il m'a simplement dit: «J'ai un reproche à te faire, tu n'es pas allée assez loin.» Aujourd'hui encore, il a le dernier mot.

 

 1949: Son père est nommé médecin des relégués du bagne

 

Interview de Paule Constant par Paula Jacques sur France Inter.


Extraits :


P 125 : Elle aimait traîner parmi eux, ils étaient gentils. Cassés, lessivés, éreintés, les bagnards étaient dénervés comme si on leur avait coupé les tendons. Ils n’étaient plus que de gros épouvantails inoffensifs, des bateaux démâtés, des buffles aux cornes rognées, des serpents édentés. En les amoindrissant la fièvre et les blessures leur redonnaient une identité humaine. C’est dans cette salle de soins qu’un paludéen l’avait saisie et pressée si fort contre lui que la fièvre lui avait traversé le corps en décharges brûlantes ; qu’un éclopé avait touché comme un ex-voto son pied nu et qu’un autre lui avait pincé la joue en la traitant de « petit bout de jambon ». C 'est dire la ferveur qu'elle suscitait.


P 135 : Il ne supportait pas le lent anéantissement du bagne, le pourrissement des hommes. Il était un preux qui avait épousé une sainte du Moyen-âge, ils avaient fui les temps modernes, mais la préhistoire, telle qu’elle s’était figée sur cette terre perdue, les terrifiait comme s’il ne tenait qu’à eux seuls d’humaniser tout cela, de défricher dans la forêt primaire comme dans les cœurs des brutes. Ils pensèrent peut-être à une sorte d’arche de Noé où deux par deux, en les nommant, bêtes, hommes, et plantes, ils eussent pu faire la comptabilité de l’énorme magma de vie, de l’atroce enchevêtrement des espèces, de la confusion des âmes. Habitué à la victoire, le Gobernator ne faisait plus de conquêtes.

P 137 : On attendait la Marie-Lise comme une délivrance. Au vent la Marie-Lise hissait ses voiles avec le voluptueux épanouissement d’un cacatoès qui s’empanache. Chez l’oiseau, chaque plume devient un pétale, sur le bateau, chaque voile devenait une plume que l’aurore irisait de rose ou de jaune. Au large sur la mer sombre, la Marie-Lise disait en se crêtant qu’elle allait partir ou, en s’effeuillant, qu’elle allait rester.

P 160 : Chrétienne saisit un escargot qui déroulait son pied pâle, elle le tint un moment entre ses doigts pour exciter ses cornes translucides que perçaient les minuscules points noirs des yeux et puis irrésistiblement elle se l’appliqua sur la bouche. En se rétractant le pied de l’escargot se serra sur ses lèvres, les enferma, les suça d’un baiser froid et mouillé. Maman, je t’aime.

P 163 : Il sentait que, chez Chrétienne, l’âme aux aguets réintégrait le corps amaigri, boiteux et enlaidi, qu’elle montrait même de l’impatience à reprendre le jeu extraordinaire de la passion, de l’amour et de l’émerveillement. Cette âme qui s’était égarée sur les crapauds, les poissons-chats, les bagnards, les têtes coupées et les nains de cirque ne demandait qu’à poursuivre son aventure, à continuer d’inventer, de jouer avec les mots, à ramasser les chiffres tombés au combat.

 

PauleConstant 

Paule Constant :


Docteur ès Lettres et Sciences humaines (Sorbonne), Paule Constant est professeur des universités et enseigne la littérature française à l’Institut d’Etudes Française pour Etudiants Etrangers de l’Université Paul Cézanne à Aix en Provence.

Elle a fondé le Centre des Ecrivains du Sud – Jean Giono, est représentante pour l’Europe du Conseil International d’Etudes Francophones, et fait partie de jurys de nombreux prix littéraires.

Le site de Paule Constant: link

 

Lire quelques articles sur les Ecrivains du Sud: 

Ecrivains du sud 2010 Prix des Etudiants et des Lecteurs des Ecrivains du SudPrix des lecteurs du centre des Ecrivains du sud 2012


 

Bibliographie :


Ouregano (1980) [Prix Valery Larbaud]

Propriété Privée (1981)

Balta (1983)

Essai : Un Monde à l'Usage des Demoiselles (1987) [Grand Prix de l'essai de l'Académie française 1987]

White Spirit (1989) [Prix François-Mauriac, Prix Lutèce, Prix du Sud Jean-Baumel, Grand Prix du roman de l'Académie française]

Le grand Ghâpal (1991)

La Fille du Gobernator (1994) 

Confidence pour confidence (1998) [Prix du roman France-Télévision 1998, Prix Goncourt 1998]

Sucre et Secret (2003)  [Prix Amnesty des droits de l'homme (Prix du roman), Amnesty international Bruxelles, février 2003]

La Bête à Chagrin (2007) 

 


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6 juillet 2010 2 06 /07 /juillet /2010 08:36

le-mec-de-la-tombe-d-a-cote Babel, Actes sud, avril 2009. Gaïa, juin 2006



 Un très joli titre, dans la veine de la mode actuelle des longs titres.

Une histoire d’amour incongrue et improbable, entre deux êtres que tout sépare, leur métier, leurs centres d’intérêt, et leur lieu d’habitation.

L'un "rat des champs", l'autre "rat des bibliothèques". L'un "plouc", l'autre "prout-prout". L'un trait les vaches, l'autre traite de Lacan. L'un est agriculteur, vit seul à la ferme avec ses 24 vaches, court après le temps, et vient se "reposer" sur la tombe de sa mère. L'autre est bibliothécaire, vit dans un appartement blanc, moderne et froid et se rend par devoir sur la tombe de son mari. 

Au premier abord, côte à côte sur le banc au cimetière, ils s'énervent. Au deuxième aussi, d'ailleurs. Et pourtant, l’alchimie opère dans ce lieu inédit sur la Carte du Tendre par la grâce d'un sourire. Et ils s’aiment. Entre eux deux, un fossé plus grand qu’une, voire deux tombes, un fossé rempli de préjugés. L’auteure, mine de rien, pose la question des différences culturelles et du choix du partenaire au sein d’un groupe social différent.

L’humour de l’écriture, son ton moderne, contemporain, vif, rafraîchissant ainsi que la tendresse qui se dégage du livre sont les plus grands atouts de ce roman.

Si on peut regretter que le découpage à deux voix qui se succèdent soit un peu lourd et les personnages parfois caricaturaux, c’est un charmant roman dont l’humour mérite le succès rencontré.

 

Extraits de Benny :

Putain, je ne peux pas la blairer, je ne peux vraiment pas la blairer !

Pourquoi elle est tout le temps assise là ?

J'avais l'habitude de me poser un moment sur le banc après l'entretien de la tombe pour reprendre le fil de mes pensées. J'essayais de trouver un petit bout de ficelle auquel m'accrocher et qui me permettrait d'avancer encore un jour, ou deux. À la ferme, quand je cavale entre tout ce qu'il y a à faire, je n'arrive pas à penser. Si je ne me concentre pas sur ce que j'ai en mains, inévitablement arrive une mini-catastrophe qui me donne un jour de travail supplémentaire. Je plante le tracteur sur un rocher et l'essieu arrière pète. Une vache s'abîme un trayon parce que j'ai oublié d'attacher son protège-pis.

Me rendre sur la tombe est mon seul bol d'air, mais même là, j'ai du mal à me dire que j'ai le droit de faire une pause et de simplement penser. Il me faut d'abord biner et planter et m'activer, avant de m'autoriser à m'asseoir.

Et alors je la trouve assise là. Décolorée comme une vieille photo couleur qui a trôné dans une vitrine pendant des années.

 (     )

 J'étais tombé amoureux d'elle. Ce n'était pas comme un déclic. Plutôt comme quand je touche la clôture électrique sans faire gaffe.

 (     )

 Désirée - j'ai du mal avec son prénom. Il sonne à la fois cassant, constipé et hautain, tout ce que je croyais qu'elle était au début. Moi, je l'appelle la Crevette. Ca lui va tellement bien que c'en est presque méchant. Pâle, recroquevillée sur ses parties molles, une carapace autour. Et de longues antennes. Il y a tant de choses en elle que je ne comprends pas. Elle regardait longuement une photo de mes parents que personnellement j'aime énormément. Ils prennent le soleil allongés sur un rocher, à moitié nus, les bras et jambes entortillés. Ils sont joue contre joue, plissent les yeux au soleil et sourient. La photo la mettait mal à l'aise, elle la trouvait trop privée. 
- Après tout, ce sont tes parents, a-t-elle dit. Tu ne trouves pas qu'elle est un peu... eh bien trop personnelle. C'est presque choquant.

 

Extraits de Désirée

Avec Orjän, c'était clair, je savais qui j'étais. Nous nous définissions, c'est bien à ça que servent les relations de couple, non ? 
Alors que maintenant, qui suis-je ? 
Une femme totalement livrée à ceux qui par hasard la voient. Pour les uns je suis une électrice, pour les autres, piétonne, salariée, consommatrice de culture, capital humain ou propriétaire d'appartement. Ou alors une synthèse de cheveux aux pointes fourchues, de tampons périodiques qui fuient et de peau sèche.

 (     )

En général, je n'éveille pas plus d'intérêt chez les beaux mecs que le dessin de papier peint choisi par un responsable de HLM.

 

mazetti Biographie :

Née en 1944 à Stockholm, Katarina Mazetti a grandi à Karlskrona un port au sud de la Suède. Elle a obtenu une maîtrise en littérature et anglais à l'Université de Lun, avant de travailler comme professeur, puis comme producteur de radio et journaliste. Elle a été également critique littéraire, et auteur de livres pour la jeunesse.

Elle a rencontré un succès phénoménal avec Le mec de la tombe d'à côté, fondé sur son expérience en tant que femme d'agriculteur. Vendu à plus de 450 000 exemplaires, dans un pays de 9 millions d'habitants ! Il a été traduit en 16 langues. 

 

Au théâtre du Petit Saint Martin

Mise en scène de Panchika Velez 

Avec Sophie Broustal et Marc Fayet

 

 

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22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 08:30

    Les naufragés IF Lafon, février 2009. 


 1761. Un bateau. Un naufrage. Une île hors des voies de navigation dans l'océan Indien.

Des Blancs, marins, et des Noirs, esclaves. La survie.

Un radeau, petit, trop petit. Des naufragés sauvés, d'autres abandonnés.

La promesse d'un retour.

Les tentatives désespérées pour affréter un bateau de secours. Un délai de 15 années.


Grand Prix Palatine du roman historique 2009. Prix Relay 2009 du roman d'évasion.


Un drame humain basé sur des faits réels. Une histoire bouleversante. A lire pour cette histoire méconnue, incroyable et saisissante et pour les recherches de Max Guérout. A lire pour le courage de ces naufragés et leur ingéniosité face à leurs conditions de survie.

Je n'aime malheureusement pas le style d'Irène Frain, très délayé. Comme dans Devi (1), la frontière entre réalité et roman est floue. Et la part la plus intéressante de l'histoire, l'organisation de la survie des naufragés, pendant 15 longues années, est peu traitée, sauf en postface. Là, c'est passionnant!


Extraits:

Dans les papiers de l'écrivain, cette fois, aucun nom. Rien qu'un chiffre global: 88. Sur les cent soixante esclaves qui s'étaient enfermés dans la cale de l'Utile, un peu plus de la moitié s'en sont sortis. Hommes, femmes, enfants, on ne saura jamais. On n'a pas voulu.

On n'a peut-être jamais su. Face à l'horreur, si souvent, la raison, la mémoire se paralysent.

(     )

Il a expédié là-bas un nouveau bateau qui , tout aussi facilement que les autres, a retrouvé la route de l'île. Et revu, comme les quatre précédents, l'increvable carcasse de l'Utile, l'ancre fichée dans le corail, le fortin, le panache de fumée, enfin la troupe de Noirs qui, encore plus désespérément qu'avant, s'agitaient au bout de la langue de sable. Mais lui non plus, il n'a pas réussi à aborder.

(     )

Ou alors, elles expliquaient comment, quinze ans durant, elles avaient réussi à maintenir en vie la flamme que Castellan leur avait laissée. Leur foyer, déclarèrent-elles se tenait au fond du petit fortin ovale, sous un trépied lui aussi récupéré dans l'épave. Ce feu qu'elles avaient réussi à sauver pendant les pires cyclones, au prix de sacrifices qu'on imaginait effroyables, elles l'avaient laissé derrière elles. Elles répétaient souvent: "Il doit être éteint maintenant." Et elles ne se le pardonnaient pas.

 

(1) L'histoire réelle d'une jeune Indienne qui, pour se venger des sévices et humiliations encourus, devint la reine des bandits, terrorisant une région.

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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 00:00

Camus – Extrait  de Noces à Tipasa – Algérie – (Essais - 1936-37)

 

 

Je comprends ici ce qu’on appelle gloire : le droit d’aimer sans mesure. Il n’y a qu’un seul amour dans ce monde. Etreindre un corps de femme, c’est aussi retenir contre soi cette joie étrange qui descend du ciel  vers la mer. Tout à l’heure, quand je me jetterai dans les absinthes pour me faire entrer leur parfum dans le corps, j’aurai conscience, contre tous les préjugés, d’accomplir une vérité qui est celle du soleil et sera aussi celle de ma mort. Dans un sens, c’est bien ma vie que je joue ici, une vie à goût de pierre chaude, pleine de soupirs de la mer et des cigales qui commencent à chanter maintenant. La brise est fraîche et le ciel est bleu. J’aime cette vie avec abandon et veux en parler  avec liberté : elle me donne l’orgueil de ma condition d’homme. Pourtant, on me l’a souvent dit : il n’y a pas de quoi être fier. Si, il y a de quoi : ce soleil, cette mer, mon cœur bondissant de jeunesse, mon corps au goût de sel et l’immense décor où la tendresse et la gloire se rencontrent dans le jaune et le bleu. C’est à conquérir cela qu’il me faut appliquer ma force et mes ressources. Tout ici me laisse intact, je n’abandonne rien de moi-même, je ne revêts aucun masque ; il me suffit d’apprendre patiemment la difficile science de vivre qui vaut bien tous leurs savoir-vivre.

 

Un peu avant midi, nous revenions par les ruines vers un petit café au bord du port…..

 

Jamais je ne restais plus d’une journée à Tipasa. Il vient toujours un moment où l’on a trop vu un paysage, de même qu’il faut longtemps avant  qu’on l’ait assez vu. Les montages, le ciel, la mer sont comme des visages dont on découvre l’aridité ou la splendeur, à force de regarder au lieu de voir. Mais tout visage, pour être éloquent, doit subir un certain renouvellement.

 

Et l’on se plaint d’être trop rapidement lassé

quand  il faudrait admirer

que le monde nous paraisse nouveau

pour avoir été seulement  oublié. 

… 

 

A la rencontre de Camus.

La chute. Albert Camus  

 

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27 mai 2010 4 27 /05 /mai /2010 23:50

       Le cercle littéraire     Nil, mars 2009.

 

  Titre amusant et intrigant, couverture réussie, roman épistolaire.

Roman "gavaldien" . (On dit bien camusien, proustien , pourquoi pas gavaldien?) Non pas pour le style mais pour le léger sourire qui flotte sur vos lèvres après l'avoir reposé.

L'histoire se déroule à Guernesey, juste après guerre et dévoile l'histoire d'un club de lecture créé pendant l'Occupation pour déjouer la surveillance de l'occupant allemand.

 

Autopsie d'un succès:

Sans doute le livre qui a fait le plus parler de lui en 2009!

400 000 exemplaires vendus en un an rien qu'en France. Plus d'un million d'exemplaires aux Etats-Unis et en Grande Bretagne depuis 2008. Toujours en tête des palmarès de listes des ventes. Les producteurs américains Mazur et Kaplan (Le Diable s'habille en Prada) viennent de prendre une option. Floraison de "cercles" un peu partout. Jeu concours organisé par l'éditeur américain Random pour gagner un voyage à Guernesey: 57 000 participants! Création d'un "patates tour" sur l'île, produits dérivés (calendriers, mugs,...). Tout ceci me fait étrangement penser à un autre succès vieux d'une dizaine d'années: Une année en Provence de Peter Mayle. Là aussi , les circuits touristiques avaient proliféré!

 

Genèse:

Mary Ann Schaffer (1934- 2008), Américaine, séjourne à Guernesey en 1976. Elle découvre le charme de l'île et la présence des Allemands sur son sol pendant la 2ème guerre. Editrice, bibliothécaire, libraire, appartenant à un cercle littéraire, elle s'attaque au sujet. Aidée pour terminer son roman par sa nièce Annie Barrows, auteur de livres pour enfants, elle décède après avoir appris que son roman sera publié. Sur la première édition anglaise, seul son nom apparaît, omission réparée pour les suivantes.


Faut-il le lire? Sachant que lorsque tout le monde parle d'un livre (d'un film, d'une expo, etc...), l'attente est plus élevée et la déception est généralement au rendez-vous.

Et bien oui, ce n'est pas parce que vous retardez d'un an, voire de deux, qu'il faut vous flageller et vous priver de ce petit plaisir. Mais n'attendez pas autre chose que ce qu'il est: un petit roman sympa, agréable, qui vous fera passer un bon moment. Et ce n'est déjà pas si mal!!!

 

Extrait:

C'est une chance que mon voeu n'ait pas été exaucé, car c'est ce soir-là que s'est tenue la première réunion du Cercle des amateurs de littérature - et de tourte aux épluchures de patates de Guernesey - même si nous l'ignorions sur le moment. Le repas a été un rare délice, et la compagnie s'est révélée plus délicieuse encore. De bouchées en conversations, nous avions oublié les horloges et le couvre-feu quand Amelia (Mrs Maugery) a entendu le carillon de neuf heures. Nous l'avions manqué d'une heure. Ma foi, la bonne chère avait enhardi nos coeurs et quand Elisabeth McKenna a suggéré qu'il valait mieux regagner nos pénates que de traîner toute la nuit dans le petit salon d'Amelia, nous lui avons donné raison. Cependant, manquer le couvre-feu était un acte répréhensible - j'avais entendu parler de personnes envoyées dans des camps pour cela -, et dissimuler un cochon était un crime plus grave encore. Aussi avons-nous décidé de couper à travers champs le plus silencieusement possible.

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25 mai 2010 2 25 /05 /mai /2010 10:10

La-complainte.-Doherty.jpg   10/18. Grands détectives.


 A la bibliothèque, choix d'un polar au hasard. Surprise, c'est excellent!  

Un pays: l'Angleterre; une époque lointaine: le Moyen-Age noir, dangereux, cruel, remarquablement bien décrit; un héros Hugh Corbett, clerc royal éduqué à Oxford, gardien du sceau sous Edouard Ier d'Angleterre. 

Si l'intrigue policière est simplement bonne, la trame historique apporte un plus indéniable. Paul Doherty est professeur d'histoire médiévale.

De retour à la bibliothèque, j'emprunte tous les polars disponibles de cet auteur. Après "Hugh Corbett", je change de héros et j'attaque la série "Frère Athelsan", "Mathilde de Westminster". Puis je découvre d'autres pays, d'autres époques avec les séries "Alexandre le Grand" et "Amerotkê".

Excellent! Comme Paul (pas Pete) Doherty est prolifique, il va m'accompagner un moment...

 

A acheter à la gare , à l'aéroport et votre voyage passera en un éclair. A emprunter à la bibliothèque. A lire au coin du feu une après-midi pluvieuse. A déguster tranquillement quand toute la famille a mis les voiles. Pour passer une bonne soirée.


Pour en savoir plus sur l'auteur, ses 80 romans, ses 8 séries, ses 6 pseudos :

Wikipédia: link

Site officiel: link

 

Le-combat-des-reines-doherty.jpgLe combat des reines. 

Extraits:

Une file de tombereaux des abattoirs déchargeaient aussi leur cargaison, de répugnants quartiers d'animaux qu'on venait d'occire. Le sang coulait sur les pavés et les bouchers devaient repousser une meute de chiens affamés et une foule de mendiants qui rampaient pour attraper des bouts de viande. Quatre pirates du fleuve étaient agenouillés au bord du quai, la corde au cou. Un assistant du shérif énumérait à haute voix leurs crimes à l'intention des spectateurs pendant qu'un frère de la Sainte-Croix, bénissant les forbans de sa main levée, passait d'homme en homme pour les absoudre. J'entendis les mots ad aeternam vitam - pour la vie éternelle- , mots auquels l'officier acquiesça de bon coeur. A peine le frère se fut-il tu que le rougeaud exécuteur de la loi, d'un simple coup de pied, expédia chaque condamné en bas du quai. L'eau n'était pas haute; les noeuds autour des cous des captifs se serrèrent soudain. Je perçus les halètements étranglés et les gémissements pendant que l'assistant du shérif criait à la ronde que les corps resteraient là le temps de trois marées et ne seraient , en aucun cas, rendus avant pour être enterrés.

(     )

Le banquet commença. Des serviettes de lin blanc damassé d'or, enjolivées de fleurs , de petits noeuds et de couronnes , furent déployées. On remplit à ras bord les coupes, sur lesquelles chatoyaient jaspe, agate, béryl,et calcédoine, des meilleurs crus des vins de Gascogne. Dans les hauts verres à bord argenté, placés devant chaque hôte, on versa des vins doux d'Italie et du Portugal. Les plats se succédaient; bouillon blanc aux amandes, gigot aux citrons, chapon à la diable, aloyau de boeuf. Le roi voulait impressionner ses adversaires en étalant son luxe. La seule "ombre au tableau", pour reprendre l'expression consacrée,venait de certains effluves infects et odeurs fétides qui empestaient les galeries et les couloirs du manoir de Bourgogne.

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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 11:01

 Marieantoinette     Le Livre de poche.


 Cette biographie de Marie-Antoinette parue en 1933 est extrêmement connue. Pour établir son histoire, Stefan Zweig a puisé à des sources exceptionnelles, entre autres: la correspondance de Marie-Antoinette avec sa mère, Marie-Thérèse d’Autriche, et les archives du comte de Fersen. Il restitue dans sa biographie une dimension intime et personnelle qui éclaire les faits historiques. L'influence des théories freudiennes se fait sentir. Quatre-vingts ans après, l'analyse serait-elle toujours identique? Sans doute pas, mais le style de Zweig nous emporte du début à la fin de son récit.

Extraits

Dans la riche France, les greniers sont vides, les paysans vivent dans l'indigence sur la terre la plus fertile, le pain manque sous le plus beau ciel d'Europe. Il faut que quelqu'un en soit la cause; si les uns manquent de pain, c'est que d'autres mangent trop; si les uns sont écrasés de devoirs, c'est que d'autres se sont arrogés trop de droits. Peu à peu, cette sourde inquiétude, qui précède toujours toute recherche et toute pensée claires, se fait jour dans tout le pays. La bourgeoisie, à laquelle un Voltaire, un Jean-Jacques Rousseau ont ouvert les yeux, commence à juger par elle-même, à critiquer, à lire, à écrire, à s'organiser; parfois, un éclair à l'horizon annonce déjà le grand orage, des fermes sont pillées et les seigneurs féodaux menacés. un vaste mécontentement pèse depuis longtemps, comme un nuage noir, sur tout le pays.

(        )

Etrange paradoxe: ce n'est pas l'incapacité de comprendre la Révolution qui fut fatale à Louis XVI, mais au contraire l'effort touchant que fit cet homme médiocre pour la concevoir. Louis XVI aimait à lire l'Histoire, et jamais, timide adolescent, il ne s'était senti plus ému que le jour où on lui avait présenté personnellement David Hume, l'auteur de cette Histoire d'Angleterre qui était son livre favori. Dauphin, il y avait lu avec le plus vif intérêt le chapitre qui expliquait comment une révolution fut faite sur un roi, Charles d'Angleterre, et comment il finit par être décapité; cet exemple agit comme un puissant avertissement sur le craintif héritier du trône. Et lorsqu'un mouvement de mécontentement analogue se produisit dans son propre pays, Louis XVI crut bien faire, pour se protéger, de relire et d'étudier ce livre, pour y apprendre à temps ce qu'en pareil cas un roi ne devait pas faire: là où l'autre avait été violent, il voulut faire des concessions et par là il espérait échapper à l'issue fatale.

(          )

Goethe dit quelque part, au sujet des dernières paroles exprimées avant la mort, ce mot magnifique: "A la fin de la vie des pensées informes surgissent clairement dans l'esprit, elles sont comme d'heureux et brillants génies qui se posent sur les cimes du passé". Une flamme mystérieuse éclaire aussi cette dernière lettre de la condamnée; jamais Marie-Antoinette n'a résumé ses pensées avec autant de force, avec autant de clarté que dans cet adieu à Madame Elisabeth, à présent gardienne de ses enfants. Les traits presque virils de ce message écrit sur une misérable petite table de prison sont plus fermes, plus sûrs que tous ceux des lettres qui s'envolaient du bureau doré de Trianon; la langue est plus pure, le sentiment plus direct: c'est comme si la tempête intérieure, déchaînée par la mort, déchirait tous les nuages inquiétants qui, pendant si longtemps et de façon si fatale, avaient caché à cette femme tragique la vue de sa propre profondeur. Marie- Antoinette écrit:

(       ) 

 

 

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14 mai 2010 5 14 /05 /mai /2010 11:18

Evanovitch prime   Policier. (1995)

 

 Interdit aux hommes!

Pourquoi interdit aux hommes? Mais parce que c'est : Réservé aux femmes!

Une amie, fille, mère, cousine, collègue, ... vous demande de lui conseiller un livre. Elle voudrait que ce soit distrayant, amusant, facile, que ça lui change les idées, genre polar qui ne fasse pas peur, tu vois?, ah! non, pas celui-là, elle ne supporte pas ceux dont tout le monde parle, ...

Dilemme!

C'est alors que timidement, vous allez sortir de votre bibliothèque un poche, corné, tâché , fatigué, racorni. Avec des précautions oratoires, vous allez le lui proposer . Et oui, vous avez votre réputation de grande lectrice à tenir et làààààààà, ce n'est pas de la littérature, mais bon, c'est bien ce qu'elle demande.....

Observez: pendant 2 heures, votre amie, fille, mère, cousine, collègue,... va glousser, sourire, s'exclamer 10 fois: "Que c'est bête!", pouffer de rire, et quand elle va le reposer, elle aussi va prendre des précautions oratoires mais avec des yeux pétillants: "Tu as raison, c'est du grand n'importe quoi, mais par hasard, tu en aurais un autre?".


Et voilà, c'est parti, une autre victime de Stéphanie Plum, la chasseuse de primes!


Elle aussi va dévorer:

Evanovitch 2Deux fois n'est pas coutume (1996);

Evanivitch a la 1-copie-1A la une, à la deux, à la mort (1997);

Evanovitch 4Quatre ou double (1998);

Evanovitch 5Cinq à sexe (1999);

 

 

 

 


Evanovitch 6-copie-1Six appeal (2001);

Evanovitch 7Septième ciel (2004);

Evanovitch 8Le grand huit (2005);

Evanovich 9Flambant neuf (2006);

 

 

 

 

 

 

Vous allez pouffer de rire ensemble en vous racontant les frasques de Mamy Mazur au salon funéraire Stiva, les séances de repassage de la Maman et son irrésistible cake au moka, la réserve illimitée et inexplicable de voitures noires hors de prix de l'énigmatique Ranger , les jeans du très séduisant Morelli, le régime protéiné de Lulla, les sorties de Bob le chien boulimique sur la pelouse de cette garce de Joyce Barnhardt, l'appartement passoire de la fantasque Stéphanie!


Vous attendrez impatiemment ensemble que soient traduits : Ten Big Ones (2004); Eleven on top (2005); Twelve Sharp (2006); Lean Mean Thirteen (2007); Fearless Fourteen (2008)

 

Et vous vous consolerez avec la 2ème série:

Evanovitch-pilote-chien.jpg Le pilote, son chien et moi (2006)

Evanovitch-mecano.jpg Mécano girl (2007)   

 

Dommage pour vous, Messieurs!

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Jurée du prix des lecteurs des Ecrivains du Sud.
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