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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 22:50

Un lieu d'exception


Dans toute la propriété, vignes, bois, colline, ruisseau, les artistes ont mis leurs oeuvres en scène. C'est donc un musée à ciel ouvert que l'on parcourt à son rythme.

 

Le début du reportage avec les réalisations des architectes: Château La Coste: art, architecture et vin.

 

Le peintre Sean Scully a transposé son travail sur les lignes et bandes de couleurs des murs de lumières dans ce monumental cube en 3D aux couleurs changeantes, aux aspérités provoquées par l'extraction, composé de 640m3 de blocs venus du Portugal, pierres malheureusement gélives.

 Sean Scully, Wall of Light Cubed,  2007

La Coste, Sean Scully, Wall of Light Cubed, 2007

D'autres oeuvres de Scully    

 

L'architecte sculpteur brésilien utilise ses matériaux de prédilection, cristal de roche et aimant, pour explorer la nature, les portes... Les clés de voute inversées des 3 portails amènent vers une réflexion architecturale et la pierre de Rognes relie le lieu à son passé. Ces sculptures à toucher peuvent être modifiées et les passants déplacent les aimants ou y laissent quelques pièces. La grande masse de verre réfracte la lumière et bouscule le paysage; elle s'est fissurée 2 ou 3 jours après son installation, ce qui rajoute à son intérêt visuel.

Tunga, Portals, 2011

La Coste, Tunga, Portals, 2011La Coste, Tunga, Portals, 2011

D'autres oeuvres de Tunga

 

Le spécialiste du Land art a arpenté pendant 3 jours la propriété pour s'imprégner des lieux et s'y retrouver en symbiose. Pour réaliser cette maison de bois, nid inversé, grotte chalheureuse et odorante, il a délaissé son opinel et utilisé des chênes de Bourgogne, les tressant du plus gros au plus petit. L'emplacement ne doit rien au hasard: l'entrée est située au milieu d'une restanque de pierre, juste en face de La Quille, au faîte de la colline voisine, lieu d'habitation celto-ligure dont l'histoire tragique et la destruction ont ému l'artiste.

 Andy Golsworthy, Oak Room, 2009

La Coste, Andy Goldsworthy, Oak Room, 2009

D'autres oeuvres de Goldsworthy

 

Un banc pour se reposer d'un faux pas! 

Tadao Ando, Origami Benches, 2011                                      Franz West, Faux-pas, 2006

La Coste, Tadao Ando, Origami Benches, 2011La Coste, Franz West, Faux-pas, 2006

                                                                  D'autres oeuvres de Franz West

 

Située en haut de la colline, la chapelle St Gilles était en ruine et avait servi de grenier. Deux murs en pointe, rappelant la forme du centre d'art, la protègent des regards. Elle ne se dévoile que de face. Les murs ont été remontés et recouverts d'un toit en métal laissant perler la lumière zénitale. Une coque de verre et métal l'entoure, créant un chemin de ronde, tel un cloître inversé. Inspiré de l'Opart (art optique), les murs, paysage et jeux de lumière se reflètent et se révèlent au fur et à mesure de l'avancée dans ce couloir magique.
La croix en perles de verre rouge pare la chapelle, tel un bijou précieux et fragile.
L'ensemble est d'une beauté simple troublante.

Tadao Ando, Chapelle 2011 et  Jean-Michel Othoniel, Croix, 2007-8 

La Coste, Tadao Ando, chapelle, 2011 et Jean Michel Othoniel, Croix, 2007/8

La Coste, Tadao Ando, chapelle, 2011 et Jean Michel Othoniel, Croix, 2007/8La Coste, Tadao Ando, chapelle, 2011

D'autres réalisations de Tadao Ando et Othoniel


Après avoir exposé ses renards à Atlanta, le chanteur du groupe REM les a disséminés dans la colline, sous la futaie, non loin des 3 colossales lames d'acier Corten aux reflets cuivrés qui suivent les ondulations du terrain et perturbent l'espace.

Michael StipeFoxes, 2008                                                     Richard SerraAix, 2008

La Coste, Michael Stipe, Foxes, 2008La Coste, Richard Serra, Aix, 2008

                                                                     D'autres oeuvres de Richard Serra

 

 

L'installation colorée d'écrans mobiles invite le spectateur à entrer dans l'oeuvre, à faire coulisser les écrans pour modifier la vision et se l'approprier. Par ses couleurs enfantines, elle s'éloigne de la gravité des grilles. Serait-ce un clin d'oeil aux racks des réserves de musées? Gillick s'est éloigné du mouvement des Young British Artists (comme Damien Hirst, Angela Bullock) et leur tactique du choc pour s'intéresser à la répétition et aux organisations sociales.

Liam Gillick, Multiplied Resistance Screened, 2010

La Coste, Liam Gillick, Multiplied Resistance Screened, 2010La Coste, Liam Gillick, Multiplied Resistance Screened, 2010

D'autres oeuvres de Liam Gillick 

 

La merveilleuse goutte-ovni en apesanteur tourne, s'incline et revient à l'équilibre. Entre deux chênes majestueux, elle reflète le paysage tel que notre oeil ne le voit jamais et le fait redécouvrir. Le défi technologique n'est sans doute rien pour celui qui a, entre autres, déposé le brevet du premier téléphone tactile en 1972, mais émerveille les spectateurs.

Tom Shannon, Drop, 2009

La Coste, Tom Shannon, Drop, 2009

D'autres oeuvres de Tom Shannon et une vidéo


Le pavillon noir de Tadao Ando invite à réfléchir à notre impact sur l'environnement.
Le grand bol noir du chanteur hard rock chrétien Guggi, situé au milieu des vignes, inspiré par le psaume 22: "Ma coupe me rend ivre", reprend les lignes très épurées de sa collection d'objets du quotidien.

 Tadao AndoPavillon "4 cubes to contemplate
our environnement", 2008-2011                                       
                Guggi, Calix Meus Inebrians, 2009

 

 Aix-environs--Bouches-du-Rhone--Var-6932.JPGvisuel_5_vignette-2.jpg


début du reportage: Château La Coste: art, architecture et vin. 

site de La Coste 

Plus sur Tadao Ando et La Coste

Connaissance des arts

Irish times

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 22:38

La Coste

 Un lieu d'exception!


A une dizaine de kilomètres d'Aix en Provence, une propriété de 200 hectares dont 122 hectares de vignes d'un seul tenant est devenue un laboratoire unique au monde de convergence de l'art, l'architecture et le vinC'est le château La Coste au Puy Sainte Réparade. 
Après avoir cherché pendant plusieurs années, les Mac Killen, riches Irlandais, ont acquis en 2004 un domaine qui produisait déjà du vin à l'époque gallo-romaine et dont le chateau porte la date de 1682.

Leur projet est de mêler art, achitecture et vin. Invités à "visiter" le domaine et à y laisser libre cours à leur inspiration, les architectes et artistes ont reçu carte blanche. Ainsi que le signale avec humilité Mara Mac Killen: "le site mérite le meilleur".

Le domaine est ouvert au public depuis 2011 et la visite s'impose, tant le lieu est magique. Le projet est ambitieux et le résultat fascinant: les plus grands noms de l'architecture et de la création contemporaine se cotoient sur un terroir ancien.

5 architectes, tous lauréats du prestigieux Prix Pritzker: Tadao Ando, Jean NouvelFranck O Gehry, Oscar Niemeyer, Renzo Piano partagent les réalisations. Un hommage est rendu à Jean Prouvé grâce à la rénovation de 2 maisons; de nombreux projets sont en cours pour les 5 années à venir.


Le centre d'art de Tadao Ando a ouvert en 2011. L'extraordinaire batiment en pointe, en béton lissé, entouré de bassins d'eau, se prolonge dans les vignes. Contacté dès le début du projet, l'architecte qui travaillait à la fondation Pinaut à la Douane de mer en 2008/9, a pu se déplacer et s'est inspiré de son travail vénitien. Il voulait " un espace rempli d'eau, où la galerie semblera flotter au-dessus de l'eau". 

La Coste, Tadao Ando, centre d'art, 2011

La Coste, Tadao Ando, centre d'art, 2011La Coste, Tadao Ando, centre d'art, 2011

D'autres réalisations de Tadao Ando


L'araignée de Louise Bourgeois, extraordinairement mise en valeur, sublime, semble se déplacer à la surface de l'eau et accueille les visiteurs. Telle la mère de l'artiste, tapissière, l'araignée-mère tisse ses liens. L'artiste, très fatiguée, n'a pu se déplacer sur le site, mais elle souhaitait que cette oeuvre soit visible du public et a été entousiasmée par le projet.

 Louise Bourgeois, Crouching Spider 6695, 2003

La Coste, Louise Bourgeois, Crouching Spider 6695, 2003

D'autres réalisations de Louise Bourgeois


Entre le café et l'accueil, le signe de l'infini illumine la pointe du bâtiment. Le photographe japonais a utilisé une imprimante en 3D de chez Honda pour cette représentation, créée à partir d'une formule mathématique de zéro à l'infini.

Hiroshi Sugimoto, Infinity, 2010. 

La Coste, Hiroshi Sugimoto, Infinity, 2010

D'autres réalisations de Sugimoto

 

Le mobile de Calder se découvre en fin de parcours et, se détachant sur l'eau et la pureté du mur-fenêtre en béton, accompagne le visiteur. 

Tadao Ando, centre d'art et Alexandre Calder, Small Crinkly, 1976

La Coste, Tadao Ando, centre d'art, 2011 et Alexander Calder, Small Crinkly, 1976

D'autres oeuvres de Calder    

 

Jean Nouvel a été le premier à intervenir sur le site puisque la réalisation des chais lui a été confiée. Dès 2008, il a dessiné 2 bâtiments de formes extrêmement épurées, semi -cylindriques, qui reflètent le paysage, dans les matériaux les plus élaborés et dotés d'une technologie de pointe. Le vigneron, Mathieu Cosse, venu de Cahors, promeut une culture biologique et biodynamique (en fonction du calendrier lunaire).

La Coste, Atelier Jean Nouvel, Cuverie, 2008

D'autres réalisations de Nouvel

 

Le pavillon de musique, co-financé par la galerie Serpentine, avait été exposé à Londres. Remonté, il utilise le bois, le fer, le verre. Très déstructurés, ses poteaux blancs évoquent les tuteurs des vignes. Les plaques de verre sérigraphiés s'inspirent des toiles de tentes sur les plages.

 Gehry Partners, pavillon de musique, 2008

La Coste, Gehry Partners, Pavillon de musique, 2008

D'autres réalisations de Franck Gehry

 

Prochaines réalisations: le pavillon vietnamien et les deux maisons de Jean Prouvé, datant de 1945 et destinées aux sinistrés de Lorraine, entourent un bassin et s'ouvriront sur le potager de Louis Benech. 
Mac Coilin, Sunrise, 2011
 La Coste, Pavillon vietnamien et Mac Colin, Sunrise, 2011

La suite des sculptures:  Château La Coste: art, architecture et vin. Suite


site de La Coste 

Plus sur Tadao Ando et La Coste

Connaissance des arts

Irish Times

 

Toutes les photos sont personnelles excepté la première que j'ai empruntée ici (vidéo).

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24 avril 2012 2 24 /04 /avril /2012 15:31

Connaissez-vous le site WikiLF?


Il permet à chacun de participer à l'enrichissement de la langue française de manière très officielle puisqu'il a été lancé par la Délégation à la langue française et aux langues de France (Ministère de la Culture et de la Communication) dans le but de recueillir les propositions des citoyens, pour de nouveaux mots, propositions qui seront transmises à la Commission générale de terminologie et de néologie. 


Le site recherche, entre autres, actuellement un mot pour traduire "page-turner". 


Cela ne vous rappelle rien?

Je m'étais amusée sur ce sujet à décliner quelques propositions plus ou moins saugrenues.


Et l'on m'a demandé, très officiellement !, de mettre un lien vers mon article. Accordé!  link

Qui prétend encore que ce qui est sérieux doit être triste?


Ma contribution farfelue, ainsi que celles de certains d'entre vous, non moins fantaisistes et inspirées sont ici:

 Un "page-turner" en français?


Alors, puisque nous sommes pris au sérieux, par une participation sur le site ou en laissant un commentaire sur l'article, allez-y de toutes vos idées, folles ou non!


 

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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 19:36

Une nouvelle de Chantal Robillard, Le Deviseur du monde, que je viens de découvrir suite à ma question: Que feriez-vous si... Mais non, je ne poserai pas la question car ce serait dévoiler la suite de la nouvelle. Cela dit, Chantal y a répondu avec beaucoup d'humour: son pépé Bertho est un peu le nôtre! 

 

Robillard deviseur 1

Robillard deviseur 2

Lire la suite : Le deviseur du monde

 

Chantal Robillard sait trouver les mots, tourner les phrases, et c'est comme une douceur exquise qui fond sous la langue.

Lire aussi:

La fontaine aux fées. Chantal Robillard.

Les sept fins de Blanche-Neige. Chantal Robillard

et le blog de Chantal sur Venise , forcément!

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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 15:09

Delacourt la liste de mes envies JC Lattès, février 2012

 

J'adore Jocelyne!


Elle est mercière à Arras, (il y a plus glamour!), et blogueuse: dixdoigtsdor est un vrai succès. Une journaliste de l'Observateur de l'Arrageois est passée à la mercerie ce matin. Elle voulait m'interviewer à propos de mon blog, dixdoigtsdor.
C'est un blog modeste.


Elle a deux amies foldingues. Grâce à elles, je suis ronde mais soignée, manucurée; je suis au courant des coucheries des uns et des autres, des problèmes de Denise de La Maison du Tablier avec la traîtresse Genièvre de Loos et ses 49° d'alcool, de la retoucheuse de chez Charlet-Fournie qui a pris vingt kilos depuis que son mari s'est entiché du shampooineur de chez Jean-Jac, et nous avons toutes trois l'impression d'être les trois personnes les plus importantes du monde.
Enfin d'Arras.
De la rue, en tout cas.

Elle a un mari bourru qu'elle aime. Je suis heureuse avec Jo.

Ses enfants sont grands et vivent leur vie. Son père perd la mémoire. Elle a 47 ans. Moi, mes rêves, ils se sont enfuis.

Elle joue à l'Euro Millions. Je ne sais pas comment, mais je sus.
Je sus sans avoir encore regardé les chiffres, que c'était moi.
Une chance sur soixante-seize millions, et ça tombait sur moi. Je lus l'encadré dans la Voix du Nord. Tout y était.
Le 6, le 7, le 24, le 30 et le 32. Les étoiles numéro 4 et 5.
Un bulletin validé à Arras, place des Héros. Une mise à deux euros. Un système flash.
18 547 301 euros et 28 centimes.
Alors je fis un malaise.

Elle ne dit rien, à personne. Ce qui m'arrive est terrifiant.

Et, en bonne ménagère, elle liste ses besoins, ses envies. (...) Un économe. (Amusant quand on a dix-huit millions!!!)

 

C'est un livre attachant, sans fioritures, sans prétention et un des succès du moment. Normal, ce livre est une pulsion de vie. J'aurais aimé un peu plus long, j'aurais aimé une autre fin mais c'est un souffle d'air frais, une bouffée d'oxygène, de bon sens dans une société trop matérialiste!


Sérieusement, vous feriez quoi, vous, à sa place? 


Il n'y a que dans les livres que l'on peut changer de vie. Que l'on peut tout effacer d'un mot. Faire disparaître le poids des choses. Gommer les vilenies et au bout d'une phrase, se retrouver soudain au bout du monde.

 

C'est le deuxième livre de ce publiciste dont le premier L'écrivain de famille  était partiellement autobiographique. 

Ecouter une interview de Delacourt

Fin avril 2012: plus de 100 000 exemplaires vendus! Pour connaitre plus de détails sur le succès de ce roman, lire: Ces inconnus qui ont conquis le public . Et bien sûr, des producteurs ont acheté les droits pour une adaptation.


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17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 10:50

Paula Jacques interviewe Paule Constant sur France Inter, le 23 juillet 2011, dans son émission: Tout compte fait.

Paule Constant "fend l'amande", parle de son enfance, de son oeuvre, du prix Goncourt, de l'humour.
Une heure de conversation très intéressante, entre deux femmes qui se connaissent bien et sont toutes deux jurées au prix Fémina.

link

 

La fille du Gobernator. Paule Constant

Paula Jacques. Kayro Jacobi, juste avant l'oubli.


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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 07:00

HéritageGrasset, Août 2011

 

 

 

Interview:

Un jour, il y a sept ans, en Tasmanie, le romancier australien Murray Bail me dit qu’il avait une histoire à me raconter – et il s’empressa d’ajouter qu’il n’avait pas l’intention de s’en servir pour l’un de ses livres. Dès qu’il eut terminé son récit, je lui demandai : “Et moi, je peux m’en servir ?” 
Voici l’histoire. Un jeune homme arrive en retard à un enterrement et se rend compte, au beau milieu de la cérémonie, qu’il s’est trompé de chapelle. Il reste jusqu’à la prière, trop embarrassé pour partir avant la fin. À la sortie, on lui demande de signer le registre de condoléances. Par politesse, là encore, il s’exécute.
Quelques jours plus tard, il reçoit une lettre d’un avocat l’informant qu’il a hérité d’une fortune colossale. Le jeune homme se récrie : il ne connaissait pas le défunt, il était à son enterrement par erreur. Mais l’avocat lui dit que ces considérations n’ont pas la moindre importance : il “remplit les conditions”, le défunt ayant décidé, dans ses dernières volontés, de léguer toute sa fortune à ceux qui assisteraient à ses funérailles, et à eux seuls. 

 
Ce point de départ avait la simplicité d’un mythe, et m’évoquait aussi les romances à la Robert Louis Stevenson. J’étais enthousiaste. Enfin une histoire dont je pouvais m’emparer ! Et enfin une histoire que je pourrais écrire rapidement ! (Certains de mes romans préférés ont été rédigés à toute vitesse – La Chartreuse de Parme, 52 jours ; Grandeur et décadence, d’Evelyn Waugh, quelques semaines à peine – et j’avais envie, rien que pour cette fois, de faire pareil.)
Je voyais déjà mon jeune héros, l’Héritier : impécunieux, trimant sans aucune perspective d’avenir dans une maison d’édition londonienne, et tout juste largué par sa fiancée.
Je voyais aussi une jeune femme, superbe et furieuse, arrivant dans la chapelle encore plus en retard que lui – trop tard pour que lui soit accordé le droit de signer le registre de condoléances, et donc d’hériter elle aussi. Cette jeune femme était, évidemment, la fille du défunt. Mais ce dont je n’avais encore aucune idée, c’était justement l’identité du millionnaire inconnu qui avait pu rédiger un tel testament, et en exclure sa propre fille. 

 
Il me fallut trois ans pour résoudre cette énigme en écrivant le roman. Lentement mais sûrement, je me rendis compte que ma “simple romance” n’était pas si simple après tout. Le point de départ n’était précisément que ça, un point de départ : un feu follet qui avait embrasé mon imagination et m’avait non pas lancé, d’une plume alerte et facile, comme je l’avais espéré, vers de nouveaux horizons, mais ramené au contraire, plus que jamais, dans le marigot de hantises familières qui constitue l’habitat de tout romancier.
L’histoire, inévitablement, avait changé : ce n’était plus celle d’un jeune homme qui hérite de la fortune d’un inconnu. C’était l’histoire d’un jeune homme qui hérite, précisément, de sa propre histoire : un récit qui l’entraînerait d’un crématorium londonien, par un pluvieux après-midi de février, à la canicule foudroyante du désert australien, en passant par les collines ensanglantées de l’Arménie du début du XXe siècle. Et j’allais apprendre pour ma part, chemin faisant, qu’aucune histoire n’est jamais gratuite… » 

 

De ce sujet inattendu, l'auteur a réalisé une fiction savoureuse. J'ai beaucoup aimé la première partie, très alerte, et moins la seconde partie, moins enlevée, mais l'ensemble est très distrayant. Un livre agréable.

Lire un extrait


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3 avril 2012 2 03 /04 /avril /2012 20:00


Giono Logo NB petit 2-1 Centre des Ecrivains du Sud-Jean Giono


Le prix des lecteurs du Centre des Ecrivains du sud 2012 est attribué à 

 Carole Martinez. Du domaine des murmures.

 

Sélection 2012

Benjamin Berton, La chambre à remonter le temps, (Gallimard)

Valentine Goby. Banquises  (Albin Michel)

Thierry Laget, La Lanterne d'Aristote  (Gallimard)

Philippe Lançon. Les îles (J.C. Lattès)

Carole Martinez. Du domaine des murmures  (Gallimard)

Michel Schneider. Comme une ombre (Grasset)

Dominique Sigaud, Franz Stangl et moi (Stock)

Morgan Sportès. Tout, tout de suite. (Fayard)

Delphine de Vigan. Rien ne s'oppose à la nuit. (J.C.Lattès)

Stanislas Wails, La maison Matchaiev (Serge Safran)


Les femmes sont arrivées en tête des votes, cette année. A découvrir donc, les trois jeunes femmes de la sélection 2012 qui ont su séduire les lecteurs. 


Le premier livre de Carole Martinez: Le coeur cousu


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31 mars 2012 6 31 /03 /mars /2012 07:00

 

Lager lanterne Gallimard, septembre 2011

 

Sélection du prix des lecteurs des Ecrivains du Sud 2012.

4ième de couverture
Une comtesse charge un homme de cataloguer la bibliothèque de son château. Cet homme traverse les nuits et les jours du domaine, franchit les apparences, lit tous les livres, même ceux qui ne sont pas écrits et dont il invente l'intrigue, à mesure qu'il découvre que les morts ne sont pas morts, ni les fantômes ceux qu'on croyait, ni les vérités celles qu'on admettait. 
En fin de compte, c'est de la littérature elle-même qu'il s'agit, et à laquelle il est rendu ici le plus beau des hommages.

Incipit
« Quand elle est sortie, vers neuf heures, Azélie m'a confié la garde du château. Alors j'ai de nouveau entendu en moi la voix qui s'était tue – voix sombre, altière –, mais je n'ai pas compris ce qu'elle disait, car au même instant le démarreur de la 4L s'étranglait, le moteur vocalisait, les pneus broyaient le gravier, traçant de leur compas un cercle dont je figurais le centre et dont le rayon, englobant la bâtisse, contournant les tilleuls, s'étira jusqu'à la grille au bout de l'allée avant de s'estomper dans le néant.
La nuit est retombée autour de moi avec un grincement de herse. Je n'ai pas voulu allumer les lampes, pour ne pas effaroucher les ombres. Je suis passé de pièce en pièce, tel un fantôme qui secoue ses voiles, mais c'était la lune, à travers les fenêtres, qui déroulait sous mes pas un tapis de soie, de silence et d'argent. »

C'est un livre étonnant! Je ne savais pas qu'on écrivait encore ainsi de nos jours.
L'écriture de Thierry Laget est extrêmement travaillée, je pourrais en citer des pages et des pages, je préfère mettre un lien pour en découvrir les premières pages. 
Lire les premières pages. 
Après le premier effet de surprise, j'ai choisi de déguster ce livre par petites touches, pour éviter l'indigestion, n'étant plus habituée à avaler des phrases d'une demie page et du vocabulaire nécessitant parfois l'ouverture du dictionnaire. Et avec quel bonheur!
Avec en plus des personnages savoureux, un château, une bibliothèque, des mystères et des drames et un humour légèrement cynique et détaché qui permet à l'ensemble de ne pas tomber dans la pédanterie (humour déjà présent dans le titre du livre!). Un petit bijou qui aurait bien mérité que son éditeur le mette en exergue lors de la rentrée littéraire d'automne en lieu et place d'autres ouvrages, bien moins intéressants.

Un livre pour les gourmets de la langue!


Ecouter l'émission: Du jour au lendemain, France Culture


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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 07:00

 

Timbrés de l'orthographe 1

 

Deuxième édition des "Timbrés de l'orthographe". 

10 000 candidats se sont présentés aux finales régionales et ont planché sur la dictée d'Eric-Emmanuel Schmitt, le parrain de cette édition , qui succède à Delerm.
Les 500 finalistes se rencontreront le 16 juin.

 

 

 

Timbrés de l'orthographe 2 

 

" Quand on m'a proposé d'être le parrain de cet événement, j'ai tout de suite eu envie d'accepter. Le titre lui-même semblait garant d'un certain état d'esprit..."

 

 

 

Timbrés de l'orthographe 4

Timbrés de l'orthographe 6

 

 

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Jurée du prix des lecteurs des Ecrivains du Sud.
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