Laffont, août 2011
A la librairie, survol rapide des titres et des couvertures des livres exposés.
Rien n'attire mon attention jusqu'à ce que je revienne en arrière. Oui, mes yeux avaient bien déchiffré, mon cerveau avait bien enregistré cette incongruité: "Iphigénie Vanderbilt"!
En avant pour la 4ième de couverture:
"Henri était fiancé. Il avait vingt-quatre ans. Il sortait de Polytechnique. Il devait se marier dans un an. Les ingénieurs se marient souvent de bonne heure, surtout s'ils sont militaires.
'Le mariage est un pari que je ne voudrais pas perdre, reprit Henri sombrement.
- Qui le voudrait ? Qui veut perdre aucun pari ? dit Mathilde.
- Il faut limiter les risques.. ., dit Henri. L'intuition ne suffit pas.
- Tout le monde peut se tromper.
- Maman n'a pas tort, Henri,on peut prendre des précautions.
- Précautions, quel mot affreux !
- Ne jamais épouser une Américaine, par exemple.
La fiancée d'Henri était américaine.
Nous sommes à Paris, en mai 1968. Henri Lebleu, élève de Polytechnique, fait la rencontre d'Iphigénie Vanderbilt, une jeune beauté américaine éprise de littérature française. Un an plus tard, les deux amants décident de se dire "oui" pour la vie. Chronique drôle et enthousiaste, Iphigénie Vanderbilt retrace quarante ans d'histoire franco-américaine comme on tourne les pages d'un album de famille. En fin observateur des moeurs contemporaines, Eric Deshodt livre, dans cette chronique du temps qui passe, une remarquable fresque sur la tolérance.
Je ne suis pas beaucoup plus avancée: le héros polytechnicien ne m'emballe pas mais il y a cette phrase impertinente: Les ingénieurs se marient souvent de bonne heure, surtout quand ils sont militaires. Ca, ça me plait beaucoup!
Alors, j'ouvre la première page:
« - Les hommes lassent-ils autant les femmes que les femmes les hommes ? demanda Henri.
- Lasser ? fit Mathilde.
- Oui. Fatiguer, si tu préfères.
- J’aime bien « lasser », mais c’est précieux. Tu aimes les mots précieux.
- Oui. Nous parlons comme des brutes aujourd’hui. On va finir par braire, il faut réagir. J’ai failli dire : les hommes sont-ils aussi insupportables aux femmes que les femmes aux hommes ? C’était trop long : insupportable, cinq syllabes ; lasser, deux syllabes. La vie est courte, il faut aller vite. « Activité, activité, vitesse ! » Ce n’est pas de moi.
- C’est de qui ?
- Napoléon.
- Encore !
- Je ne m’en lasse pas. Tu le sais bien.
- Hélas…, soupira Mathilde. Pour répondre à ta question, je ne sais pas. Je ne connais pas d’hommes. Je ne connais que des adolescents. Immatures. Tous immatures. »
Et voilà comment je débourse 20€ avec l'espoir du sourire en coin, de l'oeil qui frise!