Grasset. Août 2009
Prix Renaudot 2009
Le prétexte du livre: en janvier 2008, Frédéric Beigbeder est interpellé par la police pour usage de stupéfiants sur la voie publique et délit de fuite. Sa garde à vue provoque une réflexion et une plongée dans ses souvenirs.
Je m'étais dit que je ne lirais plus Beigbeder. Enervée par son personnage public, superficiel, et par la suffisance de son écriture. Même s'il possède un réel talent pour sentir son époque et des formules qui font mouche.
Je suis donc partie à la découverte de son Roman français avec un à-priori défavorable.
Finalement:
- J'ai aimé sa façon de décrire son enfance et d'intercaler les souvenirs et leur interprétation par l'homme adulte.
- Le Beigbeder qui critique le monde judiciaire ne m'a pas convaincue: il est sans aucun doute en colère, découvre un monde humiliant et révoltant mais trop de nombrilisme ne favorise pas la compassion.
- Pour quelqu'un qui n'a pas de souvenirs, il en raconte beaucoup! Encore trop de tics "beigbedereux".
- Au final, une certaine profondeur apparaît, dimension qui lui manquait totalement, qui l'intimidait sans doute...
Une lecture agréable, d'autant plus qu'inattendue!
Extraits
Prologue:
Je suis plus vieux que mon arrière-grand-père. Lors de la deuxième bataille de Champagne, le Capitaine Thibaud de Chasteigner avait 37 ans quand il est tombé, le 25 septembre 1915 à 9H15 du matin entre la vallée de la Suippe et la lisière de la forêt d'Argonne. J'ai dû harceler ma mère de questions pour en savoir plus; le héros de la famille est un soldat inconnu.
1. Les ailes coupées
Je venais d'apprendre que mon frère était promu chevalier de la Légion d'honneur, quand ma garde à vue commença.
10. Avec famille
J'ai rêvé d'être un électron libre mais on ne peut pas se couper éternellement de ses racines. Retrouver cet enfant sur la plage de Guéthary, c'est accepter de venir de quelque part, d'un jardin, d'un parc enchanté, d'une prairie qui sent l'herbe fraîchement tondue et le vent salé, d'une cuisine au goût de compote de pommes et de pain rassis.